Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/320

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Vu, l’esprit sous le coup encore d’un déboire
Reçu dans un théâtre infime, que la foire
De Neuilly quelques jours après devait ouvrir ;
À la soudaine idée alors d’y découvrir
Un bout de rôle dans un théâtre ambulant,
Il s’était révolté tout d’abord, reculant
Avec tout son pouvoir devant cette pensée
Lui paraissant alors tout à fait insensée
De se faire forain, de tomber aussi bas ;
Il n’y songerait plus, non, il ne voulait pas.
Plus d’une heure il avait soutenu cette lutte
Avec lui-même, sans pouvoir sonder sa chute,
Se refusant à croire encore ; puis songeant
Toujours à sa ruine excessive, à l’argent
Qu’il fallait rendre, à sa position extrême,
Aux refus essuyés sans cesse, le jour même,
Après s’être longtemps, de nouveau, recueilli,
Il s’était dirigé d’un bon pas vers Neuilly.
Arrivé dans la foire encore toute pleine
De grands préparatifs inachevés, à peine