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Page:Routhier - Causeries du dimanche, 1871.djvu/6

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Introduction


à mon frère


Il y a à peine douze ans que, parvenus ensemble à cet endroit où le chemin de la vie se partage, nous nous sommes dit adieu. J’entrai dans le monde et tu embrassas l’état ecclésiastique.

Dans cette Église Catholique qui nous a vus naître, nous primes deux places différentes : tu montas à l’autel parmi les privilégiés du sanctuaire, et je restai mêlé dans cette foule immense qui remplit la nef. Tu continuas de vivre dans ce collège de Ste Thérèse, qui a laissé tant de souvenirs dans mon cœur, à l’ombre de ces arbres qui avaient grandi avec nous, et moi, je vins planter ma tente à Kamouraska, sur les bords enchantés du grand fleuve.

Que de fois encore mes rêveries me ramènent à ces jours écoulés ! Il y a des heures délicieuses et mélan-