Page:Routhier - Contestation de l'élection de l'Hon Hector Langevin (jugement), 1876.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1o Insuffisance du compte fourni a l’officier-rapporteur.

On connaît la loi qui exige qu’an compte détaillé des dépenses encourues légitimement dans une élection soit préparé par l’agent du candidat, et remis à l’officier-rapporteur dans les deux mois qui suivent l’élection : c’est la section 123 du statut 87 Vic., chap. 9. Elle n’impose qu’une pénalité à l’agent qui ne remplit pas ce devoir ; mais la jurisprudence anglaise a donné à cette loi une autre sanction plus effective : elle, considère comme une présomption de fraude l’absence ou l’insuffisance de ce compte.

I O’Malley & Hardcastle p. p. 20, 32, 33.

Cette jurisprudence a été adoptée dans notre pays, et le 8 Août 1875 l’élection de Chambly a été annulée parce que l’agent du candidat n’avait pas remis à l’officier-rapporteur, et n’a pu fournir même devant la Cour un compte satisfaisant des dépenses encourues.

19 L. C. Jurist pp. 185 et 882.

Le principal item en débat dans cette cause de Chambly a été une somme de $362 30, payée par M. Préfontaine, « agent d’élection, » au nommé Gibeau, hôtellier.

Dans la présente cause, il s’agit d’une somme de $305.00 payée par M. Tarte, « agent d’élection, » à Théophile Simard qui tient une maison de pension à la Baie St. Paul.

Les deux cas, comme on le voit ne sont pas sans analogie ; mais ils diffèrent essentiellement quand on en pèse avec soin toutes les circonstances.

Voici comment Son Honneur le juge MacKay expose les faits prouvés dans la cause de Chambly :

’’Now let us take up the Gibeau affair. In the account rendered in March 1875 to the Re’turning Officer by Raymond Préfontaine (Jodoin’s élection agent) items are of threehundred andtwenty one dollars formoney paid by the agent to orators of Jodoin for their expenses. This item is a block one no détails being given ; nor has any reasonable explanation of this item been made to this day. Another item is E. S. Gibeau, board and expenses of orators, $362.80. It is upon this item thut the greatest stress has been laid by the pétitioners. No explanation of it was furnished to the Returning Officer. Gibeau is an hotel-keeper, friend of Jodoin’s party. His house was full of frie’nds of Jodoin during the élection. Any body calling himself a friend of Jodoin’s, and an orator, seems to have been free to eat and drink, come and go, or sleep at Gibeau’s house without charge. Sometimes Gibeau’s house could not hold ail presentiug themselves. He was paid the $362 50 in January 1875 by Préfontaine al’ter a bill rendered, made out against Jodoin, , stating ail the days except one, from December 12th to December 30th 1874, inclusive a sum being debited on each day these debts varying from $10.00 to $43.00. The polling day was the 30th December. Jodoin saw this bill, and had it in possession before Préfontaine paid it. The petitioners have saught in vain for particulars of it. Gibeau has been examined as a witness. He swears that no détail has been preserved of the bill for $362.30 He gave a detailed account toPréfoutaine but “ can’t remember any détails pension, cigares and coups d’appétit were charged for ; can’t say “ how much a day he charged for each orator. ” He did not keep account of it in his books. He madeup his bill from memory.’’