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XIII

UN DUEL ÉTRANGE.


Un contraste. — Le silence de la prairie. — Les guerres indiennes d’autrefois. — Combats singuliers. — Un duel au jeu.


Quand je regarde défiler sous ma fenêtre les interminables ondulations de la prairie, mornes et sans vie comme les tertres monotones d’un immense cimetière, je me surprends à regretter le temps où des millions de bisons cheminaient ou galoppaient dans ces plaines.

Quel mouvement ils donnaient alors à ces horizons ! Et quels spectacles devaient être ces grandes chasses dont nous avons dit quelques mots !

Mais il n’y avait pas seulement alors des chasses merveilleuses pour animer le paysage. Il y avait des guerres entre les diverses tribus nomades qui se disputaient les pays de chasse, et l’on imagine facilement les pittoresques tableaux que la plaine devait offrir quand deux races ennemies s’y rencontraient.

Je ne suis ni un sauvage, ni un sportsman ; mais je comprends qu’à leurs yeux la civilisation va gâter