Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/328

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employés comme domestiques à la très grande satisfaction de leurs maîtres. Chez eux, on retrouve la couleur locale. Les femmes sortent peu ou pas du tout. Quant aux Japonaises on les aperçoit de temps à autres, surtout les toutes jeunes filles, qui sont jolies mais un peu trop peintes. Tous ces gens-là vivent dans un monde à part, et vont rarement dans la ville anglaise. Leur pagode, qui est une curiosité, occupe un troisième étage, et les fidèles y entrent et en sortent avec autant de calme et d’indifférence que les visiteurs étrangers. Tout cela est intéressant en passant, mais je comprends que les habitants de Victoria n’y aillent guère. Cela ne varie pas, et puis il y a tant de délicieuses promenades à faire autour de la ville. Le parc d’abord est très joli et bien tenu, mais il est un peu comme tous les parcs ; il n’est pas la forêt vierge comme le parc unique et incomparable de Vancouver. Le tramway électrique, qui traverse la ville, nous conduit en vingt minutes à Esquimalt, station navale anglaise à trois milles de Victoria, et où sont les casernes militaires de la batterie C. C’est le plus tranquille port du monde, et les marins doivent en apprécier le calme.

Nous y avons visité le Warspite qui était alors stationné en face des "docks”, un des grands orgueils d’Esquimalt. On arrive aussi à ce ravissant endroit en canot ou en chaloupe, et le bras de mer (the Arm) est toujours rempli de légères embarcations se dirigeant