Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/352

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prêtres du Soleil ouvraient la poitrine de la victime, lui arrachaient le cœur, et après quelques cérémonies dont la tradition s’est perdue, le jetaient au feu avec le corps.

Au Pérou, les découvreurs espagnols trouvèrent des temples consacrés au soleil, et de grandes solennités en son honneur. Des sacrifices lui étaient également offerts.

Des chœurs de jeunes filles et de jeunes garçons, vêtus de blanc, chantaient et dansaient dans le temple, et en ornaient les colonnes de guirlandes de fleurs, pendant que l’Inca, prosterné au pied d’un trône sur lequel étincelait le soleil, adressait une prière à ce dieu.

S’il faut en croire Marmontel — dont l’ouvrage est plutôt un roman politique et historique qu’une histoire — les Péruviens avaient des doutes sur la divinité du soleil ; et ils se demandaient s’il n’était pas plutôt le simple ministre d’une cause première, d’une intelligence supérieure à lui. Ce sont les propres paroles qu’il met dans la bouche des Incas, chantant une hymne au soleil, et lui disant en terminant : « Si tu n’obéis, qu’à ta volonté reçois nos vœux reconnaissants ; mais si tu accomplis la loi d’un être invisible et suprême fais passer nos vœux jusqu’à lui. »

D’où venait aux Mexicains, aux Péruviens et même à nos sauvages de l’Ouest ce culte du Soleil ? De l’Inde peut-être. Car les Indous primitifs mettaient au