Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/98

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laboure sa terre sera aussi bien préparée à recevoir la semence que dans les terres cultivées depuis longtemps.

Ce que nous disons ici de l’émigrant qui vient des provinces de l’Est s’applique a fortiori à celui qui vient d’Europe, où la terre coûte très cher et où les impôts sont très lourds.

L’éloge du Manitoba comme pays agricole n’est plus à faire. Les chiffres toujours croissants de ses étonnantes productions sont aujourd’hui connus du monde entier. Personne n’ignore que sa récolte de blé en 1891 s’est élevée à vingt-cinq millions de minots.

Aussi cette province est-elle entrée dans une voie de prospérité sans exemple. Déjà les chemins de fer la sillonnent en tous sens pour transporter ses céréales, et des villes surgissent partout autour de vastes élévateurs.

Outre les villes échelonnées sur les voies ferrées, il y a au Manitoba un grand nombre de paroisses dans lesquelles s’est distribuée la population de race française. Le colon de la province de Québec y retrouve un centre analogue à celui qu’il a quitté, un groupe d’agriculteurs possédant une église et des écoles.

Saint-Norbert, Saint-Léon, Saint-Alphonse, Saint-Laurent, Lourdes, Sainte-Anne, le Lac des Chêne, Saint-Malo, La Grande Clairière, et plusieurs autres centres sont peuplés de Français, de Belges, de Canadiens-Français et de Métis français.