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LE CENTURION

Plus heureux qu’Énée nous retrouvons donc ici une seconde patrie, et nous y voyons les hauts-faits de nos aïeux gravés sur les monuments.

Malheureusement elle n’imite pas seulement notre architecture et nos arts, elle copie nos mœurs et notre luxe effréné.

Nos vices transplantés sur le sol africain, sous un soleil de feu, énervent, amollissent les coloniaux, et produiront chez eux une décadence plus rapide que chez nous, si l’enfant des Dieux que Virgile nous a promis ne vient pas les sauver avec nous.

La corruption y est encore plus effrénée qu’à Rome, et la religion n’y met plus un frein suffisant.

Où donc trouverons-nous les croyances religieuses des temps anciens ? Le seul peuple, dit-on, dont la foi reste jeune, est le peuple Juif. J’ai hâte de pouvoir m’en rendre compte de visu !


V

IDYLLES BIBLIQUES


Après notre départ de Carthage nous avons eu encore un jour et une nuit de navigation orageuse. Mais ce matin, « Neptune a apaisé le courroux de la mer, dissipé les nuages, et ramené le soleil. »