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LE CENTURION

Et ce tout va finir ! Pour combien d’années ? Pour toujours, toujours, toujours : Est-il possible que tous les liens que nous formons sur terre soient ainsi brisés sans qu’on puisse les renouer ?

Quel est le nom de cette force qui détruit et dissout toutes choses ? Est-ce le hasard ? Est-ce la fatalité ? Est-elle en nous ? En portons-nous le germe dans notre être ? Ou bien, vient-elle de quelque monde inconnu ? Et si la mort n’est pas la fin de tout, quel est l’avenir ?

Ô prophète de Nazareth, ne viendrez-vous pas nous révéler ces mystères ?

3 mars A. R. 783.

Irréparable malheur ! On attendait le prophète qui devait guérir, et c’est la mort qui est venue ! Nicodème vient de m’apprendre la triste nouvelle : Lazare est mort, et depuis hier il dort son dernier sommeil dans le sépulcre de la famille à Béthanie.

Un grand nombre d’amis, m’a raconté Nicodème, ont assisté aux funérailles, avec les démonstrations ordinaires de douleur et de deuil, au bruit des lugubres mélodies des joueurs de flûte, et des lamentations des pleureuses. Pendant sept jours les parents et les amis viendront pleurer au tombeau et visiter la famille affligée.

La demeure hospitalière, naguère si calme et si heureuse, dont les portes étaient toujours ouvertes à Jésus de Nazareth, qui était sa demeure quand il