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LE CENTURION

Caïphe convoqua donc une grande assemblée du Sanhédrin. Le Sanhédrin se composait de trois chambres : celle des Prêtres, celle des Scribes, et celle des Anciens. Chacune devait compter vingt-trois membres, mais il arriva souvent, notamment au temps de Jésus-Christ, que la chambre des Prêtres fut plus nombreuse. Deux secrétaires formaient aussi partie du Sanhédrin, et le chiffre total régulier se trouvait être ainsi de soixante-onze.

C’était à la fois une espèce de parlement en certaines matières religieuses, et mêmes civiles, et un tribunal supérieur. La plus large part d’influence dans cette assemblée appartenait aux Prêtres. En réalité, ils en avaient la haute direction.

L’aristocratie sacerdotale appartenait généralement à la secte des sadducéens. Ils prétendaient bien respecter la loi Mosaïque, mais en l’interprétant librement, individuellement, chacun selon sa conscience, sans l’intervention d’aucune autorité enseignante. Cela veut dire qu’ils en étaient arrivés à une espèce de rationalisme. Un grand nombre ne croyaient plus à la vie future.

L’élément populaire sacerdotal se rangeait parmi les pharisiens. Ceux-ci étaient avant tout autoritaires. Dans la pratique ils substituaient leur enseignement à la loi elle-même dont ils connaissaient très bien la lettre, mais dont ils méconnaissaient l’esprit. Ils étaient de ces dévots qui n’ont de religieux que l’extérieur, et qui remplacent la