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LE CENTURION

Toute la cité sainte était sous ses yeux, mais la vision de ses regards de prophète embrassa alors la terre entière, et toute l’humanité.

Ses disciples voulurent savoir quelle était cette vision formidable qui lui apparaissait, et qui dilatait étrangement ses yeux.

Et Jésus leva alors un coin du voile qui leur cachait l’avenir. Dans un tableau saisissant de grandeur et d’épouvante, encore enveloppé d’un certain mystère, il leur peignit deux formidables catastrophes : la première qui ferait périr Jérusalem et le peuple Juif ; la seconde, plus épouvantable, dans laquelle le monde prendrait fin, et qui se terminerait par son dernier avènement.

Les disciples étaient dans la stupéfaction. Mais Jésus les consterna davantage en ajoutant : Dans deux jours on célébrera la Pâque, et le fils de l’Homme sera livré pour être mis en croix !



IV

VISIONS D’AURORE


Ce fut le mardi, 4 avril de l’an 783, que Jésus fit ses adieux au temple.

Il ne retourna pas à Jérusalem le lendemain ; mais nous aimons à nous le représenter, sortant de Béthanie dès l’aube du jeudi, 6 avril, et gravissant la pente qui conduit au sommet du mont des