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LE CENTURION

imputait ayant été commise en Galilée, il pouvait être renvoyé devant Hérode, tétrarque de Galilée.

Ce prince habitait alors l’ancienne demeure des Machabées, sur le mont Sion. Jésus y fut conduit par les légionnaires sur l’ordre du gouverneur.

En suivant le portique du Temple, du côté ouest, et en traversant le pont qui reliait le mont Moriah au mont Sion par-dessus la vallée du Tyropéon, le cortège se rendit en quelques minutes au palais du roi Hérode.

C’était la première fois que Jésus se trouvait en présence d’un roi de la terre, lui, Roi des rois. Mais les souverains d’alors n’inspiraient guère le respect de la royauté. Ceux d’Orient n’étaient que des roitelets, et ils étaient les serviles vassaux de ce maître avili du monde qui se nommait Tibérius.

Le royal fantoche de Galilée n’inspirait donc à Jésus qu’un sentiment de profond mépris ; car il connaissait toute sa vie criminelle.

De son côté, Hérode était curieux de connaître enfin ce prophète dont on parlait tant, et il était fort reconnaissant à Pilatus de le lui avoir envoyé.

La première fois que le bruit des merveilles opérées par Jésus était parvenu à ses oreilles, il avait été pris de terreur. C’était dans la Pérée, peu après le meurtre de Jean-Baptiste, et sa conscience était encore accessible à quelques remords. Il s’était donc imaginé que le nouveau prophète était Jean ressuscité.