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LE CENTURION

ressuscites ont été rencontrés, couverts encore du linceul des tombeaux d’où ils sont sortis. Un vent de mort et de crime semble souffler dans les ruelles étroites, tortueuses et sombres qui montent du Tyropéon au Gareb.

Claudia m’a lu quelques lignes du prophète Jérémie, il nous a semblé qu’il décrivait la Jérusalem d’aujourd’hui :

« Comment est-elle assise solitaire, la cité populeuse !

« Elle est devenue comme une veuve, celle qui était grande parmi les nations.

« Elle pleure amèrement durant la nuit…

« Les rues de Sion sont dans le deuil,

« Parce que nul ne vient plus à ses fêtes…

« Jérusalem a multiplié ses iniquités. « C’est pourquoi elle est devenue une chose souillée.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Enfin ne sachant plus que faire de nous, il nous est venu une inspiration. Notre douleur est bien grande, nous sommes-nous dit, mais il en est une plus grande. C’est celle de la mère du prophète. Allons la voir. Rien ne console, comme de consoler de plus affligés que soi.

Nous avons fait venir Joseph d’Arimathie, et il nous a conduites à la résidence du disciple de Jésus qui se nomme Jean, et qui est située sur le mont Sion.