Page:Routhier - Portraits et Pastels Littéraires (sous le pseudonyme Jean Piquefort), 1873.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

c’est au nom des lettres canadiennes qu'il hti sauta au cou- et lui cria : merci ! Quel père n’en eut pas fait autant à la vue du riche héritage, qu’un bienfaiteur inatten¬ du apportait à sa fille ! A la première page de l’étude critique qu’il a publiée sur M. Ghauveau, M. l’ab- bée Casgrain déclare que l’avenir de la littérature canadienne est assuré depuis 1860. Je me suis demandé pourquoi cette date plutôt qu’une autre et je me suis aperçu qiie cette annéa-là (1860) avait vu paraître lesLégendes.\t;\tf\t>\t» Certes, ce livré est très joli, et j’excuse volontiers M. l’abbé Casgrain de croire qu’il a fait époque dans l’histoire litté¬ raire de notre pays. L’illusion était fa¬ cile. M. l’abbé y faisait preuve d’un.beau talent, et, comme de jeunes écrivains pleins de promesses firent leur apparition immédiatement après lui, il a pu croire qu’il les avait enfantés à la vie littéraire et leur avait donné l’essor. Je crois, néanmoins, que c’est pure illu¬ sion de sa part, et que la littérature cana- ^ dienne est née avant les Légendes. Mais si l’on prétendait simplement que sa fantai¬ sie paternelle doit lui être pardonnée à cause de son amour des lettres canadien¬ nes, je lé concéderais volontiers. Car je