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taire d’État du département de la Marine. Par ailleurs, nous savons que la famille Bigot comptait des parents et des protecteurs puissants à la Cour. Antoine Bigot, auditeur des Comptes, avait donné sa fille Marie-Louise en mariage au comte de Sillery d’abord marié à Catherine de Rochefoucault. Le fils de ces derniers, le marquis de Puysieux, fut ministre des affaires étrangères, secrétaire d’État, conseiller au ministère de la Marine, précisément au moment où Bigot commençait son règne dans la Nouvelle-France. Notre dernier intendant était également apparenté au comte de Tellier qui devint un peu plus tard le maréchal d’Estrées. Bigot donc appartenait à une famille peut-être de petite noblesse mais puissante par ses alliances, par ses relations, et, ce qui est encore mieux, d’excellente réputation. Un des frères de Bigot fut officier de la marine royale et joua un rôle assez marquant puisque M. Lacour-Gayet, dans son Histoire de la marine sous Louis XV, lui consacre quelques pages flatteuses. Une des sœurs de François Bigot fut religieuse ursuline.

Né à Bordeaux le 31 janvier 1700, François Bigot obtint un emploi dans le département de la Marine, en 1723, grâce aux bons offices de son parent le comte de Morville. Intelligent et ambitieux, il apprit vite le rouage des bureaux et sut se rendre utile aux chefs du département. En 1731, Bigot obtenait une belle promotion et devenait commissaire de la Marine. Le comte de Maurepas distin-