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ses qu’il avait faites pour venir se justifier[1].

Gamelin-Maugras était devenu sous le régime anglais un des plus importants négociants de Montréal. L’abbé Auguste Gosselin rapporte dans son Histoire de l’Église au Canada que Gamelin-Maugras fut en même temps marguillier de Notre-Dame de Montréal et franc-maçon. La chose fut portée à la connaissance de Mgr Briand qui, avec son habileté ordinaire, sans faire d’éclat, réussit à faire sortir Gamelin-Maugras de la franc-maçonnerie et à le ramener dans le droit chemin.

Aegidius Fauteux explique que Gamelin-Maugras, par ses affaires, fréquentait beaucoup la société anglaise. Trois ou quatre de ses filles furent mariées à des officiers ou à des négociants anglais[2].

Pierre-Joseph Gamelin-Maugras décéda à Montréal le 19 octobre 1796, parfaitement réconcilié avec l’église puisqu’il fut inhumé le lendemain de sa mort dans la chapelle Saint-Roch de l’église paroissiale.

Cette famille Gamelin était d’ailleurs une des plus respectables et une des mieux vues de Montréal. Il faut remarquer qu’au début du régime anglais, à Montréal comme à Québec, quelques négociants adoptèrent les coutumes ou les façons anglaises probablement par snobisme. Cet engouement dura peu cependant.

  1. Rapport sur les Archives du Canada, 1905, vol. I. p. 381
  2. Bulletin des Recherches Historiques, 1920. p. 240.