Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

penses énormes qui se font dans la Nouvelle-France pour l’administration civile et militaire et pour les forts du pays. Il parle également des grandes fortunes qui se font dans la colonie au détriment du Roi. Il cite le cas du sieur Dautrive et semble insinuer qu’après avoir bien volé le Roi il s’est retiré du service sans recevoir aucune punition.[1]

M. Dauterive qui n’avait pas comparu devant le Châtelet de Paris en 1763, voyant que la plupart de ses co-accusés s’en étaient tirés avec de toutes petites condamnations, se dit probablement qu’il en serait de même pour lui s’il se livrait. En avril 1765, donc, il se constitua volontairement prisonnier et fut incarcéré à la Bastille. Après un court procès, il fut mis hors de cours.[2]

Mais la justice a le bras long, et, quatre ans plus tard, quand vint l’enquête du Châtelet de Paris sur l’Affaire du Canada, Dauterive fut mis au nombre des accusés. Il avait jugé à propos de s’éloigner de la France ou de se cacher. Le jugement dans son cas fut qu’il serait plus amplement informé contre lui avant de prononcer la contumace.

Mais M. Dauterive avait de puissants protecteurs et les procédures du Châtelet furent abandonnées un peu plus tard.

En 1771, on demanda au chancelier de France de nommer M. Dauterive conseiller au Conseil de

  1. Rapport sur les Archives Canadiennes pour 1705, vol. I, p. 279.
  2. Dussieux, p. 217.