Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/48

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féraient d’opinion sur la peine à lui imposer. Deux proposaient la pendaison, trois autres voulaient le bannir pour neuf ans, trois autres juges voulaient le déclarer incapable de servir ; à la fin, vingt juges se déclarèrent favorables au bannissement perpétuel hors du royaume. C’est ce qui fut accepté.

Comme son ami Bigot, Jean-Victor Varin, le 10 décembre 1763, fut banni à perpétuité du royaume de France et ses biens furent acquis et confisqués au profit du roi. En outre, il fut condamné à une amende de mille livres et à une restitution de huit cent mille livres.

Le jugement rendu contre Varin était accompagné des considérants suivants :

« Le dit Jean-Victor Varin, dûment atteint et convaincu d’avoir, pendant une partie du temps qu’il a fait les fonctions de commissaire ordonnateur à Montréal, toléré, favorisé, et commis lui-même les abus, malversations, prévarications et infidélités mentionnés au procès ; savoir, quant à l’approvisionnement des magasins du roi en marchandises,

« Primo — D’avoir accordé des appréciations trop fortes aux marchandises nécessaires au service, qui sont entrées dans les magasins du roi à Montréal depuis 1755, lesquelles provenaient pour la majeure partie de la maison de commerce que tenait dans la même ville le dit Lemoine Despins, avec lequel il était associé, ainsi que le dit Martel