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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/208

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194 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

dissement de Coutances (Manche), disait : « La culture de la Pomme de terre s’est répandue dans presque toutes les communes, et il n’en est pas où elle ne réussisse ; mais on ne la fait point en grand, et l’on n’y sacrifie que peu de terrain ».

» En 1806, P. de Candolle écrivait, dans son Rapport sur un voyage botanique et économique dans les Départements de l’Ouest :

« Les Pommes de terre sont, dans presque tous ces départements, cultivées seulement pour la nourriture des Bestiaux et pour l’usage de quelques particuliers riches qui, moins soumis aux préjugés, aiment à s’en nourrir. Dans les environs de Quimper-Corentin, on trouve, au contraire, l’usage et la culture de la Pomme de terre bien naturalisés, ce qui est dû aux efforts soutenus et sagement conduits par M. Ledéau. Elles sont introduites dans les assolements du District de Quimper à la place du Blé noir. Le peu de Pommes de terre qu’on trouve dans les environs de Nantes y est cultivé de la même manière ».

» C’est vers 1788 que la culture de la Pomme de terre pénétrait en Vendée, car Cavoleau écrivait en 1818 : « Il y a un peu plus de trente ans que, le Dr Loyau et moi, nous avons commencé à cultiver la Pomme de terre dans les champs pour la nourriture des bestiaux. Cet exemple que l’on a vu d’abord avec indifférence a cependant gagné insensiblement. Dans le commencement, les paysans se sont bornés à cultiver ce tubercule dans les jardins comme légume ; ensuite, ils en ont nourri leurs cochons, puis leurs vaches, et maintenant ils l’appliquent à tous les usages dont il est susceptible dans l’économie rurale et domestique. La culture de cette plante commence à être très étendue dans le Bocage. J’entends tous les jours proclamer ses louanges par les hommes les plus ennemis des nouveautés, et il est reconnu que, dans les deux disettes qui ont suivi les mauvaises récoltes de 1811 et 1816, la Pomme de terre a sauvé du désespoir une foule de malheureux. La culture n’en est sans doute pas encore aussi étendue quelle devrait l’être ; mais l’impulsion est donnée, et je ne crois pas que rien puisse désormais l’arrêter ».

» La Statistique du Département des Deux-Sèvres, publiée en l’an XII, fournit les renseignements suivants : « Il y a 50 ans que les Pommes de terre ont été introduites dans la Gâtine par M. Bouteiller, médecin à Châtillon : il en nourrissait ses chiens de chasse,