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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/219

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CHAPITRE IV


I. — HISTOIRE BIOLOGIQUE DE LA POMME DE TERRE


Dans le premier chapitre de cette Histoire, nous avons cherché à faire connaître la patrie de la Pomme de terre, c’est-à-dire les contrées où elle vit à l’état sauvage, sans le secours de la main de l’homme, pour s’y développer et s’y reproduire en toute liberté. Il nous semble utile de faire connaître comment elle est naturellement constituée pour exercer ses fonctions vitales et quelle est la complexité de son organisme. Nous trouvons, du reste, cette partie spéciale de son histoire traitée avec beaucoup de détails par un habile phytotomiste, Schacht, dans un Mémoire intitulé : La Pomme de terre et ses maladies[1] publié à Berlin, en 1856, sous les auspices du Ministère d’Agriculture de Prusse. Nous nous servirons des passages de ce Mémoire qui nous paraîtront nécessaires pour l’éclaircissement du sujet, tout en nous réservant de compléter ces extraits par nos propres observations. Nous passerons ensuite en revue les travaux y relatifs dus à d’autres savants, et les constatations des anomalies plus ou moins singulières ou aberrantes qui ont été faites subséquemment sur les divers organes de la Pomme de terre.

Considérée dans le cours de son existence, la Pomme de terre serait une plante annuelle, se reproduisant chaque année au moyen de ses graines, comme beaucoup d’autres espèces non ligneuses, si elle ne s’assurait une sorte de persistance vitale par la formation de ses tubercules souterrains. Et c’est en cela particulièrement qu’elle est devenue une plante économique, lorsqu’on a réussi à lui faire développer de plus en plus des tubercules volumineux, pour en tirer le meilleur parti possible au point de vue de l’alimentation de l’homme et des animaux. Mais dans l’état de nature, la Pomme


  1. Die Kartoffelpflanze und deren Krankheiten.