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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

son Encyclopédie d’Agriculture[1], en dit quelques mots : « La Gale (Scab), c’est-à-dire l’ulcération de la surface des tubercules, n’a jamais été expliquée d’une manière satisfaisante. Quelques-uns l’attribuent à l’ammoniaque du fumier de cheval, d’autres à l’alcali, et certains à l’usage des cendres de charbon de terre. Ne pas se servir de la semence malade et planter dans un autre sol sont les seuls moyens connus de prévenir la maladie ».

En 1842, de Martius disait à propos de la Gale de la Pomme de terre[2] : « La maladie qu’on nomme la Gale (Räude ou Krätze) a été principalement observée, en Allemagne, dans les terrains calcaires de la Thuringe, dans la Bavière supérieure, et en Autriche. Elle a des rapports avec le développement d’un petit Champignon d’une structure très simple, du genre des Protomyces. Elle affecte surtout les parties situées sous l’épiderme du tubercule ». Dans son Mémoire publié la même année sous le titre de Kartoffel-Epidemie, à Munich, de Martius décrit cette maladie sous le nom de Porrigo tuberum Solani, c’est-à-dire la Teigne de la Pomme de terre. Sa description et les figures qui accompagnent son texte ne nous paraissent pas avoir des rapports directs avec la véritable Maladie de la Gale, qui est au contraire tout à fait épidermique. Nous ne nous y arrêterons donc pas.

Mais Schacht, dans son Mémoire sur la Pomme de terre et ses maladies (1856) déjà cité, nous paraît avoir beaucoup mieux traité cette question. D’après lui, il existerait une maladie spéciale aux cellules subéreuses qui constituent l’épiderme des tubercules ; il se produit dans ce cas une sorte d’hypertrophie des lenticelles, si bien que, sous l’apparence d’abord de petites taches, il se forme ensuite comme des dépressions ou des fissures, qui restent à découvert dans la profondeur des cellules subéreuses. Schacht croyait pouvoir attribuer la cause de cette maladie à des matières particulières, qui resteraient à l’état fixe dans le sol, en particulier à l’argile ferrugineuse. Il expliquait de cette façon que les Pommes de terre, plantées plusieurs années de suite dans le même sol, devaient y contracter naturellement la maladie.

  1. Encyclopædia of Agriculture, Londres, 1825.
  2. Ann. des Sc. nat., 2e Série, t. XVIII.