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son goût est âcre & piquant. La plante est regardée comme carminative, stomachique, antiémétique, & résolutive. Sa semence est réputée une des quatre semences chaudes mineures. Les trois autres sont celles de la camomille, du mélilot & de la matricaire. Les semences échauffent beaucoup, & constipent. L’odeur forte de la plante a fait présumer qu’elle étoit assoupissante, & il faudroit de nouvelles preuves pour le croire.

Usages. On se sert rarement des fleurs & de l’herbe, mais plus souvent des semences. L’huile qu’on en retire par expression, a les mêmes propriétés que l’huile d’olive. L’huile qu’on obtient des semences par la distillation, échauffe beaucoup, & on peut la regarder comme assez inutile. Sa dose est depuis deux jusqu’à quatre gouttes. On emploie extérieurement les feuilles & les semences dans les cataplasmes, & les fomentations résolutives pour résoudre les tumeurs dans les lavemens carminatifs, sur-tout pour les animaux, & on leur donne la semence réduite en poudre à la dose de deux onces dans un véhicule convenable.


ANÉVRISME & VARICE, Médecine rurale.

1o. De l’anévrisme. C’est une tumeur formée par le sang dans la tunique propre de l’artère, ou par la rupture de l’artère, ce qui constitue deux espèces d’anévrismes, l’un vrai & l’autre faux.

On appelle anévrisme vrai, cette tumeur formée sur le trajet d’une artère, par la dilatation des tuniques qui forment ce canal sanguin nommé artère.

On donne le nom d’anévrisme faux à cette tumeur qui naît à la suite de la rupture des tuniques de l’artère, & dans laquelle le sang s’épanche.

Il n’est pas inutile de savoir, pour l’intelligence de cet article, qu’on distingue dans le corps humain plusieurs vaisseaux ou conduits qui servent à charier, les uns le sang & les différentes humeurs qui sortent de ce fluide principe, & les autres celles qui retournent dans le torrent de ce fluide. Les vaisseaux ou conduits qui portent le sang du cœur dans les différentes parties du corps, sont de deux espèces ; les vaisseaux qui, en partant du cœur, vont porter le sang dans toutes les parties du corps se nomment artères ; & ceux qui prennent le sang dans toutes les parties du corps pour le reporter au cœur, se nomment veines.

Continuons maintenant à parler des maladies de ces premiers canaux qu’on nomme artères ; & nous traiterons ensuite des maladies des seconds, nommés veines.

L’anévrisme siège dans toutes les parties extérieures du corps indistinctement & il a lieu aussi dans l’intérieur du corps.

À l’extérieur, quand cette tumeur se manifeste, la peau qui étoit blanche dans le principe, commence à rougir ; on sent sur cette tumeur un battement manifeste, & semblable à celui des artères : ce qui sert de lumière pour distinguer ces tumeurs sanguines des tumeurs qui naissent d’une autre cause ; il arrive cependant quelquefois que