Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/120

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dont on ne donne ni la figure ni les dimensions, parce qu’on peut les prendre sur les dessins. On y assemble une traverse parallèlement à celle qui est déjà en dessous à la mortoise T, & à telle distance que l’âge puisse couler librement entre deux.

À un pied en avant on met un autre tasseau V, de bois de bout, mortoisé & chevillé dans les brancards, au haut duquel on assemble une autre traverse, dont la face supérieure doit être, sur la ligne, prolongée du plan incliné de la première : ces traverses ont deux pouces & demi de largeur, sur vingt-deux lignes d’épaisseur. Il y a un pied du bord supérieur de devant de la première traverse, au bord supérieur de devant de cette dernière, qui par conséquent est à six pouces de distance perpendiculaire du dessus des brancards.

Ces traverses servent à unir l’avant-train à l’arrière-train, par le moyen des deux trempoirs VV ; celle de devant tient lieu de sellette ; la supérieure de derrière fait l’office du collet des charrues ordinaires.

Ces trois traverses sont percées, dans le milieu de leur largeur, de sept trous d’un demi-pouce, dont un précisément dans le milieu de leur longueur, les autres à droite & à gauche de celui du milieu, à des distances égales les uns des autres, pour pouvoir mettre à droite l’âge, quand on veut, ce qui est fort rare, ou à gauche, ce qui est bien plus ordinaire. Comme il faut que les trous de l’âge répondent à ceux des traverses de devant & de derrière, il faut mettre l’âge en place, la roue & le sep portant sur un terrein supposé uni, comme on le voit dans la Figure 5, on entretiendra les brancards parallèles à la terre ; dans cette situation on marquera la place d’un trou par-dessus la traverse de derrière ; un autre par-dessous celle de devant, où l’on fera un trait qu’on tournera pour l’avoir dessus : il doit y avoir un pied entre ces deux marques ; on divisera cet intervalle en six, pour avoir les trous à deux pouces l’un de l’autre : il suffira d’en faire cinq ou six au-dessus de la traverse de devant, & deux au-dessous de celle de derrière ; en mettant les trempoirs, ces deux trains n’en feront plus qu’un tout d’une pièce.

On trouvera sans doute assez singulier qu’une seule roue soit placée de côté plutôt que dans le milieu : quand on voudra elle sera au milieu, il est même à propos qu’elle y soit quelquefois, comme lorsque l’âge y est aussi : mais on se sert plus souvent de cette charrue, l’âge étant plus ou moins placée à gauche ; alors la charrue est plus solide, elle s’entretient plus aisément droite, elle est plus facile à gouverner, la roue étant à droite : il est vrai qu’il est plus difficile de la soutenir levée, lorsqu’on veut tourner ; mais un laboureur adroit, en levant le manche de la main gauche plus que celui de la droite, la met sur son aplomb, & en fait tout ce qu’il veut.

Cette roue a deux pieds de diamètre ; le moyen, les jantes, les rayons, ont les mêmes dimensions du va-vient, dont il sera parlé à l’article des semoirs, & un bandage tout-à-fait semblable. On la fait écouer pour deux raisons, 1o. parce que les charrons trouvent plus de difficulté à faire les roues droites, & les vendent plus cher ; 2o. parce que le bout du moyen à droite étant