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Les châtaignes fraîches sur-tout, & les châtaignes vertes sont beaucoup plus venteuses que les sèches ; elles contiennent une si grande quantité d’air, qu’on est forcé d’entailler la peau avant de les faire rôtir. Les marrons bouillis se digèrent plus facilement que les marrons rôtis. La meilleure manière de les manger, & la plus saine, est à la Limosine ; autrement elles conservent cette eau amère & astringente dont on a parlé, toujours nuisible aux personnes sujettes aux calculs des reins, à l’engorgement des viscères, aux coliques ; elles constipent, oppressent, &c. ; dépouillées de leurs peaux, ainsi qu’il a été dit, elles calment l’irritation des bronches, la toux essentielle, la toux catarrale ; elles sont très-propres à rétablir les convalescens des maladies d’automne, & sur-tout les enfans qui restent bouffis, pâles, maigres, avec un gros ventre, peu d’appétit, &c. La châtaigne pilée & broyée avec du vinaigre & de la farine d’orge, amollit les duretés des mamelles, & dissipe le lait qui s’y est grumelé.

La volaille engraissée avec les châtaignes, acquiert une chair ferme & de bon goût.


Châtaigne, Médecine vétérinaire. Espèce de corne molle & spongieuse, dénuée de poils, qui se trouve placée dans les extrémités antérieures du cheval, au-dessus de l’articulation du genou, tandis que dans les extrémités postérieures, elle occupe le dessous de l’articulation du jarret.

Le volume de la châtaigne est médiocre dans les jambes sèches & peu chargées de poils & d’humeurs, plus considérable dans celles où les liqueurs abondent.

Sa consistance augmente en dureté à mesure que le cheval vieillit, parce que les vaisseaux s’oblitérant alors peu à peu, toutes les parties se dessèchent.

Loin d’arracher la châtaigne comme on le pratique assez souvent à la campagne, lorsqu’elle est considérable, on doit, au contraire, la couper, dans la crainte d’occasionner une plaie. M. T.


CHATE PELEUSE. (Voyez Charançon)


CHATON, Botanique. Parmi les différentes espèces de calices, ou plutôt parmi les réceptacles qui renferment les parties de la fructification des plantes, on est convenu de donner le nom de chaton à celui qui formant un axe ou un poinçon, porte, dans toute sa longueur, des amas de petites fleurs ordinairement unies entr’elles. Comme cette forme approche en quelque façon de celle de la queue d’un chat, on lui en a donné le nom. Le chaton est rarement garni de corolle ou de calice, mais à leur place les étamines sont défendues par des écailles. La disposition de ce genre de fleurs est trop intéressante à connoître, pour que nous n’en fassions pas ici le développement, partie par partie. Prenons pour exemple le chaton du noisetier. Sur un noisetier vigoureux & dans son plein rapport, le chaton (Fig. 1, Planche du mot Coque) a entre trois & quatre pouces de longueur, & environ quatre lignes de diamètre. Le nombre de petites fleurs mâles qui sont implantées sur le filet,