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Cet arbre mériteroit d’être multiplié, parce que son fruit est doux, & qu’il peut servir de nourriture aux hommes comme aux troupeaux.

No. 9. Chêne villani, à feuilles oblongues, ovales, unies, à dentelures renversées. C’est le quercus ægilops de M. von Linné. Cet arbre est un des plus beaux du monde ; il étend au loin ses branches, & s’élève aussi haut que le chêne commun. Ses feuilles oblongues & épaisses, sont d’un vert pâle par-dessus & un peu cotonneuses par-dessous. Son écorce est grise, marquée de taches brunes. Les glands sont presqu’entièrement recouverts par des coupes écailleuses ; quelques-uns sont aussi gros qu’une pomme moyenne. Les Grecs modernes le nomment villani, & ils se servent de ses glands pour la teinture.

No. 10. Chêne rouge, à feuilles échancrées & obtuses, terminées par des filets aigus. Quercus foliis obtusè-sinuatis, setaceo-mucronatis. Mill. C’est le quercus rubra de M. Linné. Il forme un très-grand arbre en Virginie & dans l’Amérique septentrionale. Son écorce est grise & polie, celle des jeunes branches est d’une couleur plus obscure. Ses feuilles longues & larges, sont d’un vert brillant ; elles ne tombent souvent que vers Noël, & elles changent seulement de couleur peu de temps avant leur chute. Les glands en sont un peu longs, mais pas si larges que ceux du chêne commun.

No. 11. Chêne à feuilles de châtaignier, à feuilles presqu’ovales, pointues par les deux bouts, à sinuosités découpées en dentelures rondes & égales. C’est le quercus prinus de Linné. Il a été découvert dans l’Amérique septentrionale : on croit qu’il y en a deux variétés. L’une produit un arbre de moyenne taille, & l’autre est le plus grand chêne qui croisse dans cette partie du nouveau monde : son bois n’est pas d’un grain fin, mais il est de bon service. L’écorce en est grise & écailleuse ; ses feuilles ressemblent à celles du châtaignier, & sont d’un vert pâle ; les glands sont gros & leur coupe fort petite.

No. 12. Chêne noir d’Amérique, à feuilles en forme de coin, dont les anciennes ont trois lobes. Quercus nigra Lin. Il couvre les terres ingrates de la plupart des contrées de l’Amérique septentrionale. Ses feuilles sont fort larges au bout, où elles sont échancrées en trois lobes ; elles s’étrécissent vers le pétiole qui est court ; elles sont polies & d’un vert luisant. Cet arbre ne devient jamais grand & sert seulement au chauffage.

No. 13. Chêne rouge de Virginie, à feuilles obtuses, dont les angles sont aigus, terminés par des pointes, & dont les bords sont entiers. M. Linné le regarde comme une variété du précédent, & il le désigne par cette phrase : quercus foliorum sinubus obtusis, angulis acutis seta terminatis, margine integerrimo. Il croît dans l’Amérique septentrionale, & il a pris son nom du rouge éclatant dont ses feuilles se colorent avant de tomber. Son bois est doux, spongieux & de nulle durée.

No. 14. Chêne blanc de Virginie. C’est le quercus alba de M. Linné. Ses feuilles sont découpées en ailes obliques, à plusieurs échancrures, dont les sinuosités & les angles sont pointus. Cet arbre est originaire de l’Amérique septentrionale, & de