Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’on passe le plus ; le jour on le tient exactement à l’attache, & on le lâche la nuit. M. M.


Chien, Médecine vétérinaire. Cet animal ne vit point de végétaux ; s’il mange quelquefois le chiendent, ce n’est que pour se purger. Cependant si la faim le presse, il arrache de terre les raves, mange des fruits, & il est très-avide de ceux qui tombent du mûrier, lors de leur maturité. Il n’est même pas rare, à cette époque, de voir les chiens de paysans, ordinairement fort maigres, s’engraisser complétement en quinze à vingt jours. Sa langue est un excellent détersif. Jamais ses plaies n’ont des suites fâcheuses, quand il peut se lécher.

Nous allons traiter au long de cet animal.


CHAPITRE PREMIER. De la variété des Chiens, de leurs allures & de leurs défauts ; des proportions du Chien de berger.
CHAP. II. De l’accouplement, de l’accouchement ; des soins que l’on doit avoir des jeunes Chiens, jusqu’au temps de les dresser ; & de leur éducation.
CHAP. III. Du chenil.
CHAP. IV. De l’âge du Chien, de la durée de sa vie, de son utilité après sa mort.
CHAP. V. Des maladies auxquelles il est sujet.


CHAPITRE PREMIER.

De la variété des Chiens, de leurs allures & de leurs défauts, des proportions du Chien de berger.


I. De la variété des Chiens. M. de Buffon rapporte trente variétés de chiens, sans celles, dit-il, qu’il ne connoît pas. De ces trente, il y en a dix-sept que l’on doit rapporter à l’influence du climat. Notre objet n’étant pas de nous arrêter ici à la description de toutes ces espèces, nous nous contenterons seulement de distribuer les chiens, relativement à leur usage dans l’économie rustique.

Nous les divisons donc en chiens de basse-cour, en chiens de chasse, & en chiens de berger.

Les premiers sont ceux qu’on emploie à la garde des maisons ou des granges ; on leur pratique une loge dans un coin d’une cour d’entrée, on les y tient enchaînés le jour, & la nuit on les lâche.

Ces chiens doivent être grands, vigoureux & hardis ; il faut qu’ils aient le poil noir & l’aboi effrayant, & qu’ils soient médiocrement cruels.

Les seconds sont les chiens de chasse, tels que les bassets, les braques, les chiens couchans, les épagneuls, les chiens courans, les limiers, les barbets & les lévriers.

Les bassets viennent de Flandre & d’Artois. Ils chassent le lièvre & le lapin, mais sur-tout les animaux qui s’enterrent comme les blaireaux, les renards, les putois, les fouines. Leur poil est ordinairement noir ou roux, & à demi. Ils ont la queue en trompe, les pattes de devant concaves en dedans. On les appelle aussi chiens de terre ; ils donnent de la voix & quêtent bien ; ils sont longs de corsage, très-bas, & assez bien coiffés.

Les braques sont de toute taille ; bien coupés, vigoureux, légers, hardis, infatigables & ras de poil. Ils ont le nez excellent, & chassent le lièvre sans donner de la voix, & arrêtent fort bien la perdrix, la caille, &c.

Les chiens couchans chassent de