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tionnant toujours à l’âge, au tempérament & à l’intensité des symptômes, eu égard aux autres accidens qui peuvent accompagner les chutes. (Voyez Échymose, Fracture, Meurtrissure)


Chute de l’anus ou du fondement, Médecine vétérinaire. On appelle du nom d’anus ou de fondement, dans les animaux, l’extrémité du canal intestinal, ou l’orifice qui permet les déjections, c’est-à-dire, la sortie des excrémens.

Causes. Le ténesme, une toux violente, la foiblesse des muscles, l’abondance des humeurs qui abreuvent cette partie, peuvent en occasionner la chute. Cet événement, qui est néanmoins assez rare, arrive encore au cheval à la suite de la trop fréquente introduction de la main & du bras du maréchal, qui n’agit point avec toute la précaution nécessaire lorsqu’il vide cet animal pour le disposer à recevoir un lavement.

Traitement. La cure de cette maladie consiste non-seulement à remettre l’intestin, mais encore à le maintenir dans sa place. La réduction en doit être faite sur le champ, après quoi il faut bassiner la partie d’abord avec du vin chaud ; faire ensuite avec un linge trempé dans ce même vin, des compresses légères, que l’on doit placer sur les côtés de la portion qui se trouve près de l’anus, & les soutenir toujours avec attention, en repoussant doucement l’anus, pour le rétablir peu à peu dans sa situation naturelle. Cette manœuvre ne présente pas beaucoup de difficultés, lorsque l’enflure & l’inflammation ne sont pas considérables ; mais dans les cas où elles s’opposeroient au remplacement de l’anus, il convient de saigner le cheval à la veine jugulaire, & d’employer des fomentations d’une décoction des feuilles de patience & de bouillon blanc, jusqu’à ce qu’il soit disposé à la réduction. Aussitôt qu’elle sera faite, il faut appliquer des compresses trempées dans du vin, dans lequel on aura fait bouillir & infuser des racines de bistorte, de tormentille, de l’écorce de grenade, des noix de galle, & de l’alun. Si, malgré tous ces remèdes, l’intestin retomboit en conséquence des efforts que l’animal fait pour fienter, le moyen le plus sûr à mettre en usage, est de bassiner toujours avec le même vin composé, de saupoudrer la partie avec du bitume, & de la noix de galle pulvérisés ensemble, de réduire l’intestin de nouveau, & d’appliquer encore des compresses trempées dans le même vin, & soutenues par un bandage en forme de M. T.


Chute du Membre, ou de la Verge, Médecine vétérinaire. [Cet article nous a été communiqué] Cette maladie est très-fréquente dans les animaux, tels que le cheval, l’âne, le mulet & le jumart ; elle consiste dans un relâchement & un affaissement total des parties destinées à soutenir & à maintenir le membre dans l’état naturel, ainsi que dans une espèce de paralysie des muscles érecteurs & accélérateurs. Une atonie totale du ligament suspenseur de la verge, peut seule y donner lieu.

Elle a souvent pour cause des efforts. Les chevaux & les mulets destinés à porter & à tirer des faix lourds, y sont en effet plus disposés que les autres. Elle peut dépendre encore d’un priapisme auquel le cheval &