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de laine, telles que l’intérieur des cuisses & des épaules, le ventre, & le dessous de la queue. La peau n’est pas enflammée, & il est rare que la tête & les yeux en soient affectés.

II. Symptômes du claveau cristallin. Le second, ou le cristallin, ne se manifeste qu’après que le mouton a été deux ou trois jours, plus ou moins, dégoûté, triste, abattu. Ici, les pufiuies, ou les boutons qui le caractérisent, sont en plus grand nombre ; elles sont presque toujours blanches à leurs extrémités, & affectent indistinctement toutes les parties, & les enflamment.

III. Symptômes du claveau malin ou confluent. Le troisième, ou le confluent, est le plus dangereux & le plus meurtrier. L’animal perd l’appétit, ne rumine plus ; les yeux sont larmoyans, obscurs ; les boutons se touchent, sont violets ; & au-lieu de s’élever & de blanchir, ils s’aplatissent, & deviennent mols. Il survient une difficulté de respirer, avec battement des flancs ; l’haleine & la matière contenue dans les boutons, sont d’une puanteur insupportable ; une matière épaisse, tenace, coule avec abondance des naseaux. L’intérieur de la bouche est garni de pustules ; les yeux se ferment, l’animal meurt le troisième ou quatrième jour de l’éruption, & ne passe pas le sixième.

Des temps, ou époques qu’on observe dans le Claveau.

L’ordre que suit assez régulièrement cette maladie dans sa marche, nous y fait distinguer quatre temps, ou quatre époques, qui ne sont bien sensibles que dans le claveau de la troisième espèce. Ces quatre temps ou époques sont désignés par le nom d’invasion, d’éruption, de suppuration & d’exsiccation.

L De l’invasion. C’est ici le temps où le venin, admis dans le sang, y circule avec ce fluide, sans se montrer au-dehors, & où la nature prépare l’humeur à l’évacuation qu’elle médite : c’est ce que nous appelons l’invasion de la maladie. Cet état est annoncé par le mal-aise, l’inquiétude, la paresse, la foiblesse, le dégoût, la tristesse, le battement des flancs & la cessation de la rumination. Plus ces symptômes sont apparens & graves, plus la maladie approche du second temps, ou de la seconde époque.

II. De l’éruption. C’est le moment où les pustules paroissent, & se montrent sur la surface extérieure de la peau de l’animal. Les symptômes, ci-dessus décrits, augmentent d’intensité. La surface extérieure du corps de l’animal est très-chaude ; les yeux sont enflammés ; la bouche est plus ou moins sèche, & la soif plus ou moins ardente ; la respiration très-laborieuse, la fièvre très-développée ; les mouvemens du cœur sont plus ou moins forts, & plus ou moins appercevables par des coups très-violens contre les côtes ; la tête est très-basse, & le mouton est d’autant plus accablé, que ces symptômes sont graves ; & ils le sont toujours en raison du caractère de la malignité du claveau. Ils sont à peine sensibles dans le claveau de la première espèce, plus marqués dans la seconde, & toujours très-alarmans dans la troisième.

III. De la suppuration. L’éruption faite, la suppuration est établie dans