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bien dans nos provinces du nord que dans celles du midi ; mais je redoute ses racines, & je les vois s’étendre souvent à plus de dix toises ; elles tracent entre deux terres, dévorent la substance des moissons, & si on n’a pas le soin de détruire les rejetons qui s’élancent des racines, le guéret est bientôt couvert de jeunes ormeaux. Je préfère le chêne à tous les arbres ; planté près à près, souvent élagué, il fait une belle tige, & les émondures, une excellente nourriture d’hiver pour les troupeaux : après lui, le hêtre, le frêne, mais toujours les arbres les mieux venans dans le pays. J’en exclus le mûrier, à cause de ses racines traçantes, & tous les arbres de ce genre. Au mot Haie, je démontrerai que le terrein occupé par une haie, rapporte plus que tout autre de grandeur égale. Pères de famille, qui aimez vos enfans ! plantez des haies, boisez-les ; vous y trouverez votre bois de chauffage, & les bois nécessaires pour les réparations de vos bâtimens, & pour le charronnage.


CLOU ou FURONCLE. Le clou ou furoncle est une tumeur ronde, qui s’engendre sous la peau ou dans la graisse ; elle est accompagnée de chaleur & de douleurs très-vives ; sa grosseur n’excède pas ordinairement le volume d’un œuf de poule.

Le clou croît indistinctemment sur toutes les parties du corps.

Le clou commence par une petite marque rouge, qui s’élève un peu, & qui croît à la grosseur que nous venons d’indiquer. La partie rouge du milieu s’élève en pointe, perce & répand de la sanie, du sang & du pus. Jamais la totalité du clou ne suppure ; le reste de la tumeur se termine par résolution : la pointe seule suppure, quand elle s’ouvre ; il en découle une portion gélatineuse, qu’on nomme noyau ou bourbillon, qui sort avec difficulté, & qui est encore suivie de sang & de pus.

Le clou est une crise de la nature, qui tend à se débarrasser des matières putrides qui lui nuisent ; & le sang dépose ces matières aux extrémités du corps, comme les fleuves qui, en roulant leurs eaux, déposent les immondices sur le rivage.

Le traitement du clou est des plus simples. Dans le temps de la chaleur, il faut appliquer dessus des cataplasmes émolliens, & un oignon cru, coupé par morceaux. Lors de la suppuration, il faut aider la sortie du bourbillon, en faisant une ouverture ; bassiner la plaie avec de l’eau tiède, purger le malade, de peur qu’il ne reparoisse d’autres clous, & éviter surtout les emplâtres & les onguens, qui ne font qu’irriter le mal, le rendre plus long, & le font quelquefois dégénérer en ulcère de mauvais genre. M. B.

Clou ou Furoncle, Médecine vétérinaire. C’est une tumeur dure, circonscrite, de la grosseur d’une noix, accompagnée de chaleur & de douleur, qui paroît sur les tégumens des bêtes à laine, & qui grossit jusqu’au temps où la suppuration commence à se former.

Il est très-possible, au commencement de la maladie, de la prendre pour le charbon, si l’on ne fait attention à l’intensité des symptômes qui accompagnent ce dernier, &