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d’alimens venteux ; chez ceux qui font peu d’exercice, & chez les gens d’un tempérament nerveux.

Il faut réveiller les gens qui sont attaqués du cochemar, pour les tirer de l’état d’angoisses & de douleurs dans lequel ils souffrent, & chercher ensuite qu’elle est la cause qui donne naissance à cette incommodité, afin de la combattre.

Lorsque cette incommodité revient souvent tourmenter le malade, elle présage quelque maladie grave du cerveau, telle que l’apoplexie, la paralysie, la folie, ou la mort subite.

La cause de la maladie, une fois connue, il est facile de la combattre : il faut, sur toutes choses, éviter de coucher sur le dos, & de manger le soir.

Si le cochemar vient d’un sang trop épais, qui circule lentement, & qui s’arrête dans le cerveau, il faut faire tirer du sang au malade, & le mettre à l’usage des sucs ou jus de cresson, d’oseille & de cerfeuil, & lui conseiller l’exercice & le régime ; sans ces précautions, il ne tardera pas à être attaqué d’apoplexie, de paralysie, de folie, ou de mort subite.

Si le cochemar doit le jour aux crudités de l’estomac, il faut combattre cette maladie par les absorbans & les purgatifs ; mais, surtout, il faut coucher sur le côté, & ne point manger le soir, si ce n’est des choses de facile digestion, & ne se coucher que lorsque l’estomac est absolument débarrassé de tout aliment. M. B.


COCHLÉARIA. (Voyez Herbe aux cuillers)


COCHON. Cet animal domestique est autant connu par son excessive mal-propreté, sa voracité, ses goûts bizarres, & sa lasciveté, que par l’usage général que l’on fait de sa chair dans l’économie rustique. La fange, la boue, les excrémens de l’homme, sont les alimens que ce quadrupède dévore par préférence : mais, quoiqu’il se nourrisse de choses infectes & dégoûtantes, il ne fournit pas moins à l’homme une nourriture succulente & délicate.

Le cochon ne jouit, à proprement parler, que de deux sens, la vue & l’ouïe : les autres sont obtus, même hébétés. La rudesse du poil, la dureté de la peau, l’épaisseur de la graisse, le rendent peu sensible aux coups qu’on lui donne. « On a vu, dit M. de Buffon, des souris se loger sur le dos des cochons, & leur manger le lard & la peau, sans qu’ils parussent le sentir ». Cela ne prouve-t-il pas qu’ils ont le toucher fort obtus ? Ils ont aussi le goût fort grossier : on peut en juger par la mauvaise qualité des substances dont ils se nourrissent.

Plan du Travail sur le Cochon.
CHAP. I. Parallèle du Cochon avec le Sanglier ; de la différence de sa graisse avec celle des autres animaux ; de la consistance des soies, & de leur variété ; de ses proportions.
CHAP. II. Du choix du Verrat & de la Truie ; de l’accouplement & de l’accouchement ; des soins de la Truie après l’accouchement. Manière de nourrir les jeunes Cochons, & de les engraisser.
CHAP. III. Du climat le plus convenable au Cochon ; de la durée de sa vie, & de son utilité après sa mort.
CHAP. IV. Des maladies auxquelles il est sujet.