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Culture. Le cresson alenois, & non pas à la noix, comme disent les jardiniers, a produit par la culture plusieurs variétés. La première est à feuilles frisées ; la seconde à feuilles très-frisées, & la troisième à feuilles dorées : elles ne diffèrent que par le coup d’œil.

Dans les provinces méridionales, on le sème en février sur couche ; en mars, mai & octobre, en pleine terre ; dans celles du nord, également sur couche en février, & de quinze en quinze jours, pendant les trois autres saisons. En été, il faut le semer à l’ombre, & le mouiller fréquemment. Dans les provinces du midi, il monte trop facilement en graine, lorsqu’on le sème pendant les mois d’été, quelques précautions que l’on prenne. Il procure une agréable fourniture pour les salades.


Cresson d’Inde. (Voyez Capucine.


CRÊTE DE COQ. (Voy. Amaranthe)


CREVASSES, Médecine vétérinaire. Les crevasses sont des gerçures ou des fentes situées dans les plis des paturons, soit au devant, soit au derrière de l’animal, d’où suintent des eaux plus ou moins fétides, & qui sont souvent accompagnées d’enflure, & d’une inflammation plus ou moins forte.

Traitement. Les crevasses, reconnoissant les mêmes principes que les eaux aux jambes, & la crapaudine humorale, on les traite de même : ainsi, voyez Crapaudine humorale, Eaux aux jambes. M. T.


Crevasses, Jardinage. On se sert de cette expression pour désigner les fentes qui se montrent sur le tronc des arbres encore assez jeunes ; elles surviennent par une abondance de sève trop forte pour être contenue dans ses canaux ; ils se gonflent, se distendent & font éclatter l’écorce. Si, au contraire, la sève est en trop petite quantité, la peau sèche, & l’écorce se crevasse. (Voyez le mot Fente)


CRIBLE, CRIBLURE. Instrument percé d’un grand nombre de trous, par le moyen duquel on sépare le bon grain du mauvais & d’avec les ordures. Le mot criblure indique les ordures & les mauvais grains que l’on a séparés du bon par le moyen du crible : elles servent à nourrir la volaille pendant l’hiver. La Planche 11, au mot Blutoir, Tome II, page 309, Figure 11, représente un crible.

Dans les provinces où l’on ignore l’usage du van pour nettoyer le grain, on emploie deux sortes de cribles. Le premier est percé de trous ronds, de deux à trois lignes de diamètre, & on l’appelle le passe-tout, parce que toute espèce de grain y passe ; il ne reste dans le crible que les pierres & les pailles. Le second est nommé l’émondeur : une rangée de trous est ronde, & l’autre de forme longue, & les trous sont beaucoup plus petits que ceux du premier. Ces cribles sont soutenus à une certaine hauteur, par des cordes qui leur laissent la facilité d’être mus en tout sens. Quant au premier, on le pousse en avant, & on le retire à soi : par ce mouvement droit, le grain tombe plus facilement. Quant au second, il faut que le grain y éprouve un