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la diadelphie décandrie, & l’a nommé psoralca glandulosa. Il mérite d’être multiplié dans nos provinces méridionales.

Fleur, papilionacée, légèrement violette, composée de l’étendard A ou pétale supérieur ; des aîles ou pétales latéraux ; on en voit un en B, de la carenne C, ou pétale inférieur. Les parties sexuelles sont représentées dans le calice D dépouillé de la corolle. Les étamines au nombre de dix réunies par leur base à l’exception d’une seule, elles sont représentées en E environnant le pistil. Celui-ci vu en F est placé au fond du calice.

Fruit G ; le pistil devient un légume ovale, rond à sa base, terminé en pointe ; en H il est vu coupé transversalement, & renferme une seule graine I en forme de rein.

Feuilles, placées alternativement à chaque articulation des branches, rassemblées trois par trois sur le même pétiole, oblongues, entières sur leurs bords, d’un vert foncé.

Lieu, originaire du Pérou.

Port. Cet arbrisseau s’élève à une hauteur médiocre ; son bois est souple ; ses branches creuses ; moëlleuses ; les jeunes branches, avant d’avoir acquis la consistance ligneuse, sont quadrangulaires ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles, & au sommet des branches disposées en épi.

Propriétés ; les jeunes branches sont couvertes d’une matière gluante, leur odeur est forte & aromatique ; la saveur des feuilles est aromatique & amère. Les feuilles sont employées en infusion en manière de thé contre toutes les maladies de la peau, & particulièrement contre la gale. On s’en servira utilement pour les moutons.


CULOTTE DE SUISSE. Poire. (Voyez ce mot)


CULTIVATEUR. Ce mot a deux acceptions. Par la première on désigne l’homme qui cultive lui-même ses champs ou ceux d’autrui ; par la seconde, celui qui fait travailler sous ses yeux, ses propres champs ou ceux qu’il a affermés. Cette seconde acception a encore un second sens, en ce que le mot cultivateur, désigne un homme instruit, qui fait travailler non par routine, mais d’après des principes fondés sur l’expérience & sur l’observation : le nombre de ceux-ci est plus rare que celui des prétendus cultivateurs dans leur cabinet, qui tracent aveuglément des règles sur une science qu’ils ignorent, & qui font des mémoires, en copiant par-ci par-là, des lambeaux pris souvent dans des livres, dont les auteurs sont aussi peu instruits qu’eux. Ces écrivains se persuadent que la méthode de tels villages, de tels petits cantons, doit réussir dans tout le royaume, comme si l’ardeur du soleil de la Provence, & la siccité de son climat avoient quelque rapport avec l’air humide & vaporeux de la Flandre françoise, & avec son atmosphère très-tempéré. La médecine, la chirurgie, &c. tous les arts enfin ont leurs charlatans ; mais je doute qu’ils soient plus nombreux, que ceux de l’agriculture. Que de choses doit savoir un cultivateur ! & je ne pense pas qu’il y ait une science plus étendue que celle de l’agriculture : aussi je répète encore une fois avec Columelle : « Lorsque je considère cet art dans le grand, & lorsque je l’envisage, formant un corps d’une très-vaste étendue, & ensuite