boueuse, se détachera facilement des racines, si on ne diffère pas de plusieurs jours. La chaleur de la saison, la nature de la plante, & sur-tout le nombre de ses racines, indiquent la quantité d’eau. On décaisse, en général, les arbres, lorsque les racines remplissent presque toute la capacité du vase, lorsque la terre n’étant plus en proportion à leur nombre & à leur volume, ne retient plus, malgré les fréquens arrosages, une humidité proportionnée à leurs besoins. Lorsqu’on est assuré de la compacité de la terre, on incline la caisse ou le pot ; &, suivant la grosseur de l’arbre, un ou deux hommes, appuyant le pied contre le bord de la caisse, tirent à eux l’arbre, & le séparent du vase qui le contenoit. Le vase remis à sa place, on garnit de nouvelle terre, & l’arbre attend que le jardinier, armé d’un instrument tranchant, mutile le plus grand nombre de ses racines. C’est un esclave forcé de se prêter à la loi rigoureuse dictée par son maître. Après le retranchement des racines, l’arbre est encaissé, & la terre bien battue tout autour.
DÉCANDRIE, Botanique. Dixième classe du systême sexuel de M. le Chevalier von Linné, qui comprend toutes les plantes qui ont des étamines. Les cariophillées appartiennent à cette classe. (Voyez Systême) M. M.
DÉCHALASSER. C’est enlever les échalas d’une vigne après la vendange. (Voyez le mot Échalas).
DÉCHARNER. Ce mot est appliqué aux arbres auxquels on ôte trop de bois, & que l’on taille trop court, de manière, qu’ils s’épuisent à faire de nouveaux bourgeons, & le plus souvent des bois gourmands. Ces pousses inutiles, en grande partie, & en pure perte, puisqu’onles retranchera l’année d’après, fatiguent, tourmentent & épuisent l’arbre. Taillez peu, voilà la grande maxime ; & vous aurez peu à tailler, si vous avez soin d’incliner les branches, pour faire perdre à la sève son canal trop direct.
DÉCHAUSSEMENT, DÉCHAUSSER. C’est enlever la terre du pied d’un arbre, lorsqu’il en a trop ; par exemple, lorsque la greffe est enterrée, ou lorsque l’arbre est planté trop profondément.
DÉCOCTION. Breuvage médicinal, fait de végétaux ou d’autres substances. La décoction suppose nécessairement l’ébullition soutenue, en quoi elle diffère de l’infusion. Le but de la décoction est de dissoudre les substances actives d’un corps, & de les étendre dans un véhicule convenable.
On doit seulement soumettre à la décoction les substances qui, au degré de chaleur de l’ébullition, ne laissent point évaporer leurs parties essentiellement médicamenteuses. Par conséquent, les substances aromatiques, celles qui contiennent des principes volatils, exigent seulement l’infusion, & souvent l’infusion au bain-marie, ainsi que nous avons le soin de l’indiquer.
Plus les substances médicamenteuses sont compactes & dures, plus elles exigent une longue ébullition. Lorsque l’on doit faire bouillir, par exemple, plusieurs substances végétales dans la même eau, il convient de commencer par les plus dures,
