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lui servent de coussin, qu’elles le lubréfient, le défendent contre la dureté du parois qui l’auroit blessé, entretiennent les muscles dans une molesse qui seule peut assurer & faciliter la continuation & la possibilité de leurs mouvemens ; « d’où il est aisé de juger, dit M. Bourgelat, jusqu’où s’étendent les lumières des auteurs qui ont conseillé cette opération ; » nous pouvons encore ajouter le peu de discernement des maréchaux qui la pratiquent encore aujourd’hui, à la ville & à la campagne. M. T.


DÉMANGEAISON. On entend par démangeaison, cet état d’irritation de la peau, causé par l’âcreté de l’humeur des glandes de la peau, & qui excitant le malade à se gratter, ne tarde pas à avoir tous les symptômes de la dartre.

La peau dans la démangeaison est tantôt sèche & tantôt humide ; il se forme quelquefois de petits boutons qui versent une liqueur âcre quand on se gratte.

Les personnes maigres, bilieuses, ou qui ont dans le sang quelques levains produits par de mauvaises digestions, sont sujettes aux démangeaisons.

Les démangeaisons sont quelquefois rebelles, & elles exigent un traitement semblable à celui des dartres.

Quand les démangeaisons sont très-vives ; il faut laver les parties avec des décoctions adoucissantes, telles que l’eau de guimauve, les fleurs de sureau : les bains sont encore d’une très-grande efficacité ; il est inutile de faire observer que nous voulons parler des bains tièdes ; il faut avoir égard à l’âge, au tempérament & aux saisons, & prescrire au malade un régime analogue à ces différentes circonstances. M. B.


Démangeaison, Médecine vétérinaire. C’est une sensation incommode à la peau des animaux, qui les oblige à se gratter ou à se frotter contre un corps quelconque.

Le cheval, le bœuf & le chien sont plus sujets aux démangeaisons que les autres animaux. Les jambes, les cuisses, la tête, le col, la queue, & quelquefois tout le corps entier en sont attaqués ; ces animaux se grattent continuellement ; l’endroit gratté se dénue de poil, & on voit à la place, une farine blanche qui couvre la partie ; plus la démangeaison est vive, plus l’animal se tourmente & s’échauffe, jusque même à y porter les dents, si la situation de la partie le permet.

Traitement. Loin de conseiller l’usage des astringens les plus forts, à l’exemple de M. de Soleysel, nous sommes d’avis de prescrire les remèdes généraux, tels que la saignée, l’eau blanche, le son, & la paille pour toute nourriture, les lavemens, émoliens & le foie d’antimoine. Dans toutes ces précautions, il seroit à craindre que les topiques, que l’on applique ordinairement à la campagne, ne répercutassent, dans l’intérieur, l’humeur qui occasionne la démangeaison, & qu’elle se fixât sur quelque partie essentielle à la vie.

La queue des chevaux est quelquefois attaquée de démangeaisons, par des faux crins qui, croissant au petit bout de tronçon de la queue, se recoquillant, & se retroussant, causent un prurit d’autant plus grand que l’animal se frotte continuellement