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mâchoire, ainsi que deux mitoyennes, deux coins & deux crochets. Ces deux dernières sont les plus reculées de toutes, & l’espace qui les sépare des coins, est appelé les barres. (Voyez Barres) C’est à cause de leur figure qu’elles prennent le nom de crochets. Les dents molaires ou mâchelières, qui sont au nombre de vingt-quatre, douze à chaque mâchoire, sont plus volumineuses à la mâchoire antérieure qu’à la mâchoire postérieure, si ce n’est la première & la deuxième qui débordent en dehors celles de la mâchoire postérieure. M. T.


DENTITION, Médecine vétérinaire. (Voy. la Description & la Planche 20, page 660) Nous donnons ce nom à la sortie naturelle des dents hors de leur fossette ou alvéole. Cet ouvrage de la nature s’exécute de la manière suivante.

À peine le poulain commence-t-il à se former dans l’uterus ou la matrice ; ce qui arrive, dit M. Lafosse, vers le dix-huitième jour, qu’il y a entre les deux tables de la mâchoire postérieure, une gelée d’une consistance séreuse, qui paroît n’être contenue que dans une espèce de parchemin. Ce n’est autre chose alors que les fossettes ou alvéoles confondues ensemble. Vers le troisième mois, on découvre aisément une alvéole, qui est celle de la première des dents mâchelières ou molaires, du côté des dents incisives. Cette alvéole, à cette époque, est remplie d’un mucus d’un gris-sale, & de la grosseur d’une petite noisette. « Si l’on examine attentivement cette substance avec le microscope, dit encore M. Lafosse, on observe à la partie supérieure qui regarde l’alvéole, de petits points en forme de chapelet, qui ne sont autre chose que le commencement des fibres qui doivent former la dent. Le reste est simplement muqueux ». Vers le quatrième mois, la seconde dent molaire se montre avec une petite ligne blanchâtre, & ayant un peu de consistance ; avec cette différence cependant, que la partie inférieure du mucus est plus épaisse, plus sale & plus abondante. Vers le septième mois, on distingue une troisième dent molaire dans l’état de la seconde ; mais ici le mucus de la première est d’une consistance plus épaisse. Vers le huitième mois, on observe deux feuillets composés de plusieurs fibres, arrangés les uns à côté des autres, percés toujours dans une direction perpendiculaire à la fossette ou alvéole, & repliés en différens sens. Le bord supérieur de ces feuillets se réunit au haut, & leurs fibres deviennent si denses, qu’il n’est pas possible de les distinguer ; ce qui fait que la dent ressemble à une vessie. On y observe alors un creux, dans ses deux bouts, & d’autres feuillets dans son milieu, qui se réunissent dans le même ordre que dans la première. Vers le dixième mois, les deux autres dents molaires deviennent successivement plus volumineuses, & la première dent molaire est prête à sortir de sa fossette, & elle en sort en effet vers la fin de ce mois. La sortie de la seconde a lieu au commencement du onzième mois, & celle de la troisième, vers le douzième ; en sorte que le fœtus d’un an a douze dents molaires, six à chaque mâchoire.

Le dixième ou douzième jour de la naissance du poulain, les pinces