Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/693

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famille, ne l’appliquez jamais à ce desséchement en été. Il travaillera pendant quinze jours, même un mois ; les deux autres mois, il sera rongé par la fièvre & souvent il en périra. Je ne cherche point à répandre une terreur panique, je parle d’après des faits. Si un besoin urgent oblige de faire travailler ces malheureux pendant l’été, soyez humain, prodiguez-leur le vinaigre, & ne leur laissez jamais boire de l’eau sans la rendre légèrement acidule. De distance en distance, le long des travaux établissez de grands feux malgré la chaleur, obligez-les de se chauffer le soir avant d’aller dormir ; donnez-leur un peu d’eau de vie le matin lorsqu’ils iront au travail, mais étendez-la dans six fois son volume d’eau. Il seroit trop long d’expliquer ici sur quels principes est fondé ce régime ; il suffit d’être assuré que l’expérience a prouvé son efficacité. Que la pente existe déjà, ou qu’elle soit l’effet de l’art, si on trouve, à une certaine profondeur, une couche de graviers, il est inutile alors d’ouvrir de si grands fossés dans toute la longueur & dans les différens sens de la pièce : cependant le même nombre de fossés doit exister ; la largeur seule de l’empierrement doit être diminuée, parce que le gravier, toujours ou presque toujours disposé en couche horizontale, donnera passage aux eaux, & d’elles-mêmes elles iront former des sources, peut-être à deux, quatre ou six lieues de-là. C’est donc la profondeur à laquelle on trouvera le gravier, qui décidera de celle des fossés & de leur largeur, & de l’épaisseur de la couche de terre qui doit recouvrir l’empierrement. Jamais terrein n’est aqueux ou marécageux, lorsqu’il porte sur un banc de gravier, qu’il est élevé au-dessus du lit des rivières, à moins qu’entre le banc de gravier & la superficie du sol, il ne se trouve des couches d’argile. Peu de cas particuliers font exception à cette loi ; par exemple, l’abondance des sources. Si leur eau est superflue ou inutile, il convient, en partant de l’endroit le plus bas de la pièce, d’ouvrir les fossés dont on a parlé, & de les conduire directement vers ces sources, ou vers les endroits les plus aqueux.

Toutes ces opérations sont subordonnées au local, que chacun doit étudier, & que je ne puis décrire ; mais il est constant que les généralités qui viennent d’être décrites, s’appliquent à toutes sortes de terreins.


Dessèchement, Médecine vétérinaire. Les parties des animaux, les plus exposées à cet accident, sont le pied du cheval & du bœuf, & les mamelles des animaux femelles.

Dessèchement du pied. La corne qui environne le pied du cheval, & celle qui entoure les deux dernières phalanges du pied du bœuf, se dessèchent lorsqu’elles sont privées de l’humidité qu’elles reçoivent de la substance cannelée. Il arrive même que l’animal boite quelquefois, relativement à la compression qu’éprouve cette substance, comprise entre la corne & l’os du pied. (Voy. Pied)

Les suites de cet accident sont d’autant plus fâcheuses, que la sécheresse & la sensibilité sont plus considérables.

Traitement Lorsque l’on s’apperçoit que le volume du pied du bœuf & du cheval commence à diminuer,