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convéniens qui sont inévitables dans l’état où est actuellement cette machine.

2o. Les deux socs ne sont point assez rapprochés l’un de l’autre, ils laissent une distance trop considérable entre les deux sillons qu’ils tracent en même temps : il est vrai qu’après avoir fait un trait avec cette charrue, on peut commencer le second, en plaçant un des socs entre les deux sillons qu’on a déjà tracés : en continuant le labour de cette manière, les sillons seront plus rapprochés.

Les Chinois se servent de cette charrue pour la culture du riz. M. Duhamel prétend que selon les principes de notre Agriculture, on ne pourroit pas s’en servir avec avantage pour travailler & ensemencer nos terres ; je ne vois point sur quelles raisons il peut être fondé.

Il me semble qu’avec quelques changemens qui préviendroient les inconvéniens que j’ai fait observer, on pourroit en tirer parti pour ensemencer le sarrasin ou blé noir, dans les pays où l’on cultive cette espèce de grain. Dès que la moisson est faite, on donne un labour à la terre qui a produit du froment ou tout autre grain ; on y sème tout de suite du sarrasin, qu’on enterre en y passant la herse. On pourroit donc, pour cette culture, employer la charrue chinoise ; elle épargneroit une quantité considérable de semence qui reste sur la terre, qui devient la proie des oiseaux & de la volaille des fermes voisines. Pour employer cette charrue avec avantage, il faudroit, comme il a été dit, rapprocher les socs, afin que les raies fussent moins distantes les unes des autres : cette opération seroit peu difficile, puisque leur assemblage est indépendant du train de la charrue : il faudroit encore trouver un modérateur, afin que la semence fût bien distribuée. Le rouleau qui vient par derrière, pourroit aussi être réduit à une longueur proportionnée à la distance des sillons ; en ne roulant que sur eux pour enterrer la semence, il ne battroit point la terre qu’on veut cultiver. Pour le faire rouler de manière à peu fatiguer les chevaux de tirage, on le perceroit d’un bout à l’autre, pour y passer une verge de fer qui lui serviroit d’essieu.

Section VII.

Charrue de M. Arbuthnot, Anglois.

L’assemblage de cette charrue vue sans le versoir, est représenté par la Figure 2 de la Planche 3. AB est la flèche qui a six pieds de longueur ; il faut observer que le pied anglois, dont il ici est question, & qui est la mesure sur laquelle l’auteur s’est réglé pour les proportions de sa charrue, a un seizième environ de moins que le pied françois ; c’est-à-dire, qu’il faut seize pieds anglois pour faire quinze pieds françois. Si l’on vouloit une proportion plus rigoureuse, on n’auroit qu’à diviser le pied anglois en 100 000 parties ; le pied françois en aurait 106 575. L’élévation perpendiculaire des deux bouts de la flèche sur la ligne horizontale CC, est de quatorze pouces. Elle porte à son extrémité la tête DD, qu’on voit mieux représentée par la Figure 3. Cette tête avance de trois pouces au-delà du bout de la flèche ; elle a huit pouces du haut en bas, c’est-à-dire, depuis E jusqu’à E ;