Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/147

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venable que celles des chevaux soient placées du même côté, & celles des bœufs, du côté opposé, parce que, dans le centre d’une aile des bâtimens, doit être l’habitation du maître, afin que du même coup d’œil il voie ce qui se passe dans l’intérieur de la cour générale.

L’économie nécessite dans la construction des fermes, d’élever des bâtimens contigus, de forte que la maison du maître, les greniers, les paillets, les fénières, &c. se touchait & forment ordinairement un quarré plus ou moins long, en laissant dans le milieu l’espace d’une grande cour. La prudence exigeroit, au contraire, que chaque partie fût isolée, & ne tînt à la partie voisine, que par un simple mur qui serviroit à faire l’enceinte générale. Un seul incendie peut réduire en cendres le plus grand corps de ferme contigu, tandis qu’une seule de ses parties seroit tout au plus consumée, si toutes étoient isolées. L’isolement procure d’autres avantages, il facilite des jours de toute part, & les écuries, comme les magasins à grains, ont toujours besoin de courans d’air si nécessaires à la santé des animaux, à la conservation des grains, &c. au lieu que la contiguité des bâtimens ne permet que deux positions aux ouvertures des portes & des fenêtres, l’une du nord au sud, ou de l’est à l’ouest.

En général, pour une écurie, la première est préférable, attendu que le vent du nord est le plus sain & le plus fréquent ; qu’il purifie plus l’air, & le rafraîchit plus que les autres vents ; pendant l’hiver l’exposition au midi est très-avantageuse. Le soleil de l’après-midi est insupportable, c’est le temps le plus chaud de la journée. Les bâtimens isolés facilitent toutes les directions des vents, & les fenêtres qu’on ouvre & ferme à volonté, renouvellent l’air, & augmentent, tempèrent, ou diminuent la chaleur. Le sol de l’écurie doit être plus élevé que celui de la cour, & toute écurie enterrée ou appuyée par un ou par plusieurs de ses côtés contre de la terre, est toujours mal-saine, parce qu’elle est nécessairement humide. Humidité & chaleur sont les deux grands véhicules de la putréfaction.

Toute écurie doit être éloignée des loges à cochons, des poulaillers, des fumiers, &c. enfin, de tout ce qui produit une odeur forte & putride.

II. Des dimensions générales des écuries. Un cheval dont les mouvemens ne sont point gênés, autour duquel règne un courant d’air, enfin, celui qui ne touche pas l’animal son voisin, se porte mieux que lorsqu’il est serré & pressé de tous les côtés. Il est donc d’une mal-adresse impardonnable de fixer à trois pieds l’espace pour chaque animal ; elle doit être au moins de quatre pieds, & pour le mieux de cinq, y compris la barre que l’on place entre deux ; alors l’animal a une étendue suffisante, il se couche, se relève, & ses pieds & ses fers n’incommodent & ne blessent pas ses voisins.

La distance du mur à l’extrémité de la barre dans la partie intérieure de l’écurie, sera de douze pieds, y compris celle du râtelier & de l’auge, & l’espace laissé derrière le cheval sera au moins de six à huit pieds y afin de rendre le service aisé.

D’après ces dimensions, il est actuellement facile de déterminer les