Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/252

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malignité est portée au dernier degré, que le cerveau est affecté, qu’il y a assoupissement ou délire, l’application de larges vésicatoires sur le gras des deux jambes, suivi de l’usage du camphre, du nitre & des acides, contribueront à un heureux changement ; enfin, on doit se conduire d’après l’indication, & d’après ce qui soulage ou ce qui blesse. On ne peut donner ici que des règles générales sur le traitement des épidémies ; mais, comme il y a toujours quelques nuances, quelques variétés, on doit aussi ordonner des remèdes combinés, pour pouvoir les combattre avec quelques succès. Ces maladies sont quelquefois si cruelles & si rapides, qu’il est difficile dans les premiers temps, qu’il ne meure un grand nombre de personnes, quelle que soit la méthode qu’on emploiera pour les traiter. Mais leur marche ordinaire est telle, qu’après avoir duré un certain temps, elles perdent peu à peu de leur férocité, & deviennent plus longues & moins meurtrières. Aussi dans le commencement d’une épidémie, un médecin ignorant va de pair avec le médecin le plus instruit. M. AM.

Épidémie sur les animaux. (Voy. Épizootie).


ÉPIDERME, Botanique. L’épiderme ou la peau est une membrane extérieure extrêmement fine, qui recouvre toute la plante, depuis le bout des racines jusqu’à l’extrémité des feuilles, qui s’étend sur toutes les parties même les plus saillantes, comme les fleurs, les fruits & les épines, qui enfin est au végétal, ce que l’épiderme est à l’animal. L’existence de l’épiderme n’est pas difficile à démontrer, il suffit de déchirer une feuille, un pétale, d’écorcer une branche, de peler un fruit ; la première membrane transparente & sans couleur que l’on enlèvera, ce sera l’épiderme : il est vrai, que comme l’épiderme reste presque toujours adhérent au réseau cortical, il est très facile de les confondre ensemble, & de prendre pour épiderme ce qui constitue réellement l’écorce. Aux mots Corolle & Feuille on peut voir la distinction qui existe entre ces deux parties, & comment on peut enlever l’épiderme indépendamment de l’écorce. Le défaut d’avoir séparé l’un de l’autre, est cause que presque tous les auteurs qui ont écrit sur la botanique, ont parlé de l’épiderme comme de l’écorce, & lui ont attribué ce qui n’appartenoit qu’à cette dernière ; on lui a trouvé des vaisseaux, des fibres, un parenchyme même ; toutes ces parties cependant constituent l’écorce proprement dite, & sont recouvertes par l’épiderme qui, pour parler juste, doit être absolument réduit à une simple membrane. L’auteur qui l’a mieux étudié, sans contredit, est M. Desaussure, dans ses observations sur l’écorce des feuilles & des pétales ; il l’a observé sur un très-grand nombre de plantes, & n’y a jamais apperçu les traces d’organisation.

Quelle est donc la nature de cette singulière production végétale, de cette membrane si simple qui croît avec la plante & s’étend en superficie presqu’autant qu’elle ? je dis presqu’autant qu’elle, parce que dès que l’accroissement est trop prompt ou trop considérable, l’épiderme se déchire en lambeaux. Sur plusieurs