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quelque coup porté à la tête, un contre-coup, un amas de pus, &c.

Il seroit très-difficile de pouvoir rassembler ici toutes les causes capables d’exciter l’épilepsie sympathique ; nous indiquerons celles qu’on observe le plus communément. Souvent elle dépend chez les personnes du sexe, de la suppression de leurs mois, ou de leurs lochies, ou de quelque perte imprudemment arrêtée. Elle survient aussi aux hommes sujets à une évacuation salutaire ; mais tout à coup supprimée, comme les hémorroïdes, la gale répercutée, des dartres rentrée, par l’application de quelque topique.

La matrice, par son organisation, prête beaucoup au développement de cette maladie. La trop grande tension de ses nerfs, jointe à l’irritation de ses membranes, & à l’âcreté dés sucs qui les arrosent, ajoutez à cela la finesse de ses fibres, toutes ces choses, dis-je, peuvent la déterminer.

Elle dépend souvent d’un amas de vers contenus dans l’estomac & le reste du tube intestinal ; d’une abondance d’humeurs putrides, bilieuses, très-âcres & très-exaltées ; de l’usage de liqueurs spiritueuses, d’une trop grande abstinence, de l’excès dans l’usage du vin & du coït, des méditations profondes, d’une imagination trop vive & trop affectée, des exercices immodérés, d’un coup de soleil. Elle peut être aussi l’effet des poisons pris intérieurement.

Les signes avant-coureurs de l’épilepsie, sont des douleurs à la tête, des pesanteurs, des éblouissemens, le vertige, un trouble général dans l’économie animale, le tremblement de quelque partie du corps, des grandes lassitudes, l’engourdissement des membres, un sommeil entrecoupé de songes fatigans, un tintement d’oreilles, des mouvemens désordonnés de la bouche, une trop fréquente sternutation. On ne doit pas oublier la crainte & la tristesse, la peur, la facilité à verser des larmes, & à entrer dans des mouvemens de colère, le gonflement des yeux, celui des paupières. Quelquefois le malade sent monter une espèce de boule des extrémités inférieures à la tête. Mais tous ces signes précurseurs varient selon la cause qui les produit, & ce ne sera qu’en y donnant l’attention la plus réfléchie, que l’on parviendra à la guérir.

Les symptômes qui caractérisent l’accès sont les suivans. Le malade tombe tout à coup sur terre ; il fait un bruit extraordinaire, il se tord les bras, se roidit les mains ; il agite sa tête, ou quel qu’autre partie du corps, ses yeux sortent de l’orbite ; ils sont fixes. Sa respiration est fort gênée & très-laborieuse, sa bouche écume, il se mord quelquefois la langue & les lèvres.

Revenu de son accès, il est tout étonné & abattu. Il ne se souvient plus de ce qui s’est passé, il se plaint alors d’une grande pesanteur de tête, & d’une excessive fatigue.

D’après la description de ces symptômes, on doit conclure que l’épilepsie est une maladie effrayante & très-dangereuse. Celui qui en est attaqué, court le plus grand risque ; il peut se tuer lui-même, en tombant tout à coup, en frappant de la tête sur quelque corps dur, chute qui détermine souvent des contre-coups dans la substance du cerveau ; Hippo-