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des attaques d’épilepsie, & qu’elles aient été occasionnées par des excroissances osseuses parsemées dans la concavité de la voûte du crâne, ou par quelque germe de nature á produire l’épilepsie, la maladie fera héréditaire, & celui de ces animaux qui en sera taché, pourra par l’accouplement la transmettre au fœtus & à toute fa postérité. (Voyez Maladie héréditaire)

L’épilepsie est idiopathique, lorsqu’elle ne dépend que du seul vice du cerveau. Cette altération peut avoir lieu, toutes les fois que les fluides qui parcourent les vaisseaux qui se distribuent dans la dure-mère, dans la pie-mère & dans le cerveau, s’extravasent en plus ou moindre quantité, ou stagnent dans leurs tuyaux, soit que l’extravasation qui produit l’épilepsie ait lieu entre la dure & la pie-mère, soit qu’elle se fasse entre la pie-mère & la substance corticale, soit qu’elle inonde toutes les parties du cerveau, de la moelle alongée & de la moelle épinière. Les fluides qui la forment n’étant plus dans le torrent de la circulation, le corrompent ; & à mesure que l’union & la connexion intime de leurs parties se détruisent, il se fait une évaporation volatile &c fétide. Il paroît, dans ce premier cas, que c’est à la durée de cette évaporation qu’on peut attribuer celle de l’acccès, & que son attaque plus ou moins terrible, semble dépendre de la qualité plus ou moins irritante des sels qui s’exhalent, que la partie volatile s’échappe du cerveau ou non. Il peut arriver que le résidu de cette putréfaction soit trop grossier pour qu’il puisse être repompé dans la masse ; d’où il s’en suivra qu’il surchargera ou les méninges, ou les ventricules, où le plexus choroïde, ou les nerfs optiques, ou la glande pinéale, ou le corps calleux ; en un mot, la partie sur laquelle son véhicule l’aura abandonne & qu’il provoque de nouvelles attaques d’épilepsie ; & dans la supposition que ce résidu fut absolument dépouillé de toutes substances capables de provoquer le moindre accès d’épilepsie, le seul effort que sa pesanteur opéreroit sur une des parties citées, l’altéreroit plus ou moins, & donneroit lieu à diverses maladies.

Or, l’extravasation peut survenir toutes les fois que le sang est chargé de matières acres, acides, alcalines ou purulentes, &c ; & lorsqu’elles sont versées dans le cœur avec le sang veineux, elles irritent cet organe musculeux ; il se contracte avec, plus de force & de vitesse que dans l’état naturel, il pousse le sang avec plus de violence, l’oscillation des vaisseaux réagit sur lui avec plus de vigueur ; ce frottement réciproque des solides & des fluides, dissipe la partie aqueuse du sang ; celui-ci, privé de son véhicule, séjourne dans les vaisseaux, s’y accumule, en distend les parois, brise leur texture, & s’extravase dans les interstices des parties molles qui constituent le cerveau. Toutes les courses & les travaux outrés, peuvent pareillement occasionner la rupture des vaisseaux.

On pourra donc connoître que le mulet, ou le bœuf, ou le veau, ou le chien, &c. seront attaqués d’une épilepsie vraie, produite par l’extravasation, lorsque les attaques seront précédées par la célérité & la dureté du pouls, par la respiration courte