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écumeuse : que conclure d’un pareil symptôme, sinon qu’il y a un feu central qui dessèche, qui consume les estomacs & les petits intestins de l’animal.

Les petits boutons jaunâtres, les varices rouges & livides, les ulcères qui affligent les gencives, la langue, le palais & tout l’intérieur de la bouche, dénotent indubitablement le mauvais état des viscères & des humeurs qui les arrosent. Aussi remarque-t-on toujours des aphtes ou des chancres à la bouche ou à la gorge dans les fièvres putrides & malignes, & rarement l’orifice supérieur de l’estomac se trouve-t-il sans le charbon.

6°. Nous avons donné pour sixième symptôme, la constipation de l’animal au commencement de sa maladie ; ses excrémens sont durs, noirs & brûlés, & deviennent dans la suite liquides & putrides, ce qui annonce une cause incendiaire & rongeante.

La respiration devient de plus en plus gênée dans l’animal affecté ; elle ne peut même presque plus se faire, ce qui indique un poumon accablé, enflammé, qui ne peut vaincre la résistance des humeurs sur lesquelles il doit nécessairement agir ; ni se prêter à l’action de l’air, principe de son mouvement ; dans ce cas péripneumonique, la suffocation est imminente.

8°. Enfin, nous avons donné pour derniers symptômes, le tremblement, les mouvemens convulsifs, la rigidité ou la foiblesse des fibres des animaux qui ne peuvent se coucher ou se soutenir sur leurs jambes, & leur prompt abattement qui est presque toujours suivi de la mort. Tous ces différens symptômes dénotent que non-seulement le venin contagieux exerce ses ravages sur les solides & les fluides à la fois, mais qu’il attaque encore, dès le premier instant, le principe même des nerfs.

1°. Après la mort, les yeux de l’animal sont presque toujours rouges ou jaunes, ou parsemés de veines brunes & livides, 2°. Les humeurs qui découlent des naseaux, de la bouche ou d’autres parties du corps, sont ordinairement sanguinolentes & très-putrides. 3°. Quelquefois le ventre est gonflé & tendu comme un tambour ; d’autres fois il est considérablement diminué & affaissé. 4°. La roideur des jambes est très-forte, & sur-tout de celles de derrière. 5°. Quand les symptômes de la contagion ont été violens, le cuir de la bête écorchée est un peu endommagé, ce qui est cependant très-rare. 6°. Le tissu cellulaire & les endroits gras sont souvent attaqués d’inflammation, de sécheresse ou de noirceur. 7°. La chair change ordinairement de couleur, & en prend une brune ; souvent elle contracte une noirceur extrême après la mort. 8°. La glande connue sous le nom de forme de bouclier, cause l’enflure au col ; le bubon est ordinairement rouge, livide, gangrené ; c’est un vrai bubon pestilentiel. 9°. La substance du cerveau n’est que rarement altérée, mais les vaisseaux se trouvent variqueux ; les tuniques, les toiles ou les membranes qui servent d’enveloppe à ce viscère, sont presque toujours enflammées, principalement dans les animaux qui pendant la maladie ont eu des insomnies continuelles. 10°. Le poumon n’est jamais sain, on le trouve plus ou moins infecté, rouge,