Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/657

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grande partie de sa nourriture. Il est vrai que si le fruit n’est pas bien mûr, il développe beaucoup d’air, pèse sur les estomacs foibles & délicats & procure le cours de ventre. Le fruit desséché détermine l’expectoration, calme la toux, l’asthme convulsif, remédie à l’extinction de voix & augmente le cours des urines. En gargarisme, il tempère la sécheresse de la bouche, résout l’inflammation essentielle des amigdales, ou la fait dégénérer plus promptement en abcès, lorsqu’il y a tendance vers cet état… : en cataplasme, elle diminue les douleurs hémorroïdales, dispose les tumeurs phlegmoneuses à se changer en abcès… les feuilles récentes froissées & appliquées sur les bords de l’anus, ou introduites dans l’intestin-rectum irritent ses parois, & renouvellent les hémorroïdes qu’on a intérêt de rappeler… on dit que le suc laiteux des feuilles fait disparoître les verrues.

M. Tournefort dans l’Ouvrage déjà cité, dit, qu’à Scio on tire de l’eau-de-vie des figues, & n’entre dans aucun détail à ce sujet. Il y a apparence qu’on les fait fermenter comme nos raisins & qu’on les distille ensuite. La figue contient beaucoup de muqueux sucré ; il n’est pas étonnant qu’il soit changé en vin par la fermentation, & eau-de-vie par la distillation. (Voyez Distillation, Eau-de-vie & Fermentation.


Figue, Pomme, (voyez le mot Pomme.)


FILANDRES, Médecine vétérinaire. On appelle ainsi les bouts des mauvaises chairs qui avancent dans une plaie, lesquels entretenus par l’humidité, s’opposent à la réunion & à la cicatrisation. (Voy. Plaie) Lorsque ces bouts de mauvaises chairs s’endurcissent, se raccornissent, ou bien qu’une matière endurcie & congelée, soit par un sang extravasé, coagulé & desséché, soit par de la graisse & des parties tendineuses, fondues, est mastiquée autour de sa filandre, alors on l’appelle très-improprement os de graisse.

Lorsque la suppuration n’emporte pas les filandres, on doit les enlever avec le bistouri ; après quoi, on applique de petits plumaceaux imbibés de teinture d’aloès, & on recouvre la plaie avec des tentes chargées de digestif. (Voy. Ulcère) M. T.


FILET, Médecine rurale. Le filet est le principal ligament de la langue, il est appelle le frein ; c’est le pli saillant qui paroît d’abord sous la langue, pour peu qu’on en lève la pointe en ouvrant la bouche, & qui n’est que la continuation, & comme une duplicature lâche de la membrane, dont la cavité inférieure de la bouche est recouverte.

Ce ligament est sujet à des vices de conformation ; & on ne les observe que trop souvent chez les enfans au moment de leur naissance.

Le plus ordinaire & le plus fréquent de ces vices, consiste dans la brièveté, quelquefois si considérable, qu’elle empêche les enfans de teter, & de parler dans un âge plus avancé.

Les accoucheurs, les sages-femmes, les mères elles-mêmes doivent examiner la bouche de l’enfant, & si ce vice est bien constaté, elles doivent porter remède le plus promp-