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de la rose, & par le calice, les pétales ; tantôt c’est tout le contraire, comme Pline qui, en décrivant le narcisse, appelle calice cette partie jaune qui occupe le centre, & fleur, les pétales qui l’environnent.

Les modernes sont presqu’autant partagés. Suivant Ray, la fleur est la partie la plus tendre de la plante, remarquable par sa couleur, sa forme, ou par l’une & l’autre, & qui adhère communément aux racines du fruit. Suivant M. de Jussieu, la fleur est proprement cette partie de la plante, qui est composée de fibres & d’un pistil, & qui est d’usage dans la génération. M. Tournefort définit la fleur cette partie de la plante qui se distingue ordinairement des autres parties par des couleurs particulières, qui est le plus souvent attachée aux embryons des fruits, & qui, dans la plupart des plantes, semble être faite pour préparer les sucs qui doivent servir de première nourriture à ces embryons, & commencer le développement de leurs parties. M. Vaillant, enfin, regarde comme fausses fleurs les organes qui constituent les différens sexes, lorsqu’ils sont dénués de pétales qu’il regarde comme des tuniques ou enveloppes destinées à couvrir ou à défendre les organes de la génération, & comme vraies fleurs, ceux qui en sont pourvus ; ainsi, il exclut du nombre des vraies fleurs, les fleurs à étamines. On sent assez que toutes ces définitions sont ou fausses ou insuffisantes, parce qu’elles ne donnent pas une idée exacte de la fleur en général. Ne seroit-elle pas plus juste, si par le mot de fleur on entendoit cette partie de la plante qui renferme les organes de la reproduction mâles ou femelles.

§. I. Parties essentielles de la fleur. La fleur est composée de plusieurs parties qui concourent toutes à sa perfection, & servent soit à l’embellir, soit, ce qui est plus essentiel, à remplir les vues de la nature. Nous les trouvons très-sensibles dans la fleur de la gentiane commune. (Fig. 1, Pl. 10) On en compte ordinairement cinq, le péduncule A, le calice B, la corolle ou les pétales C, le Pistil D & les étamines E. À chacun de ces mots nous entrerons dans les détails qui les concernent ; il suffit de les considérer sous un rapport général.

1°. Le péduncule est le prolongement de la tige qui porte ordinairement la fleur ; car quelquefois elles n’en ont point, & reposent immédiatement sur la tige ou sur les rameaux, & en ce cas on les nomme sessiles, comme la turquette. L’extrémité du pédoncule sur lequel repose la fleur, se nomme le réceptacle.

2°. Le calice est la partie la plus extérieure de la fleur, qui enveloppe les autres parties, ou les soutient. Il est ordinairement vert, & rarement sans division.

3°. La corolle est l’enveloppe immédiate des étamines & des pistils, ordinairement très-colorée ; & divisée en plusieurs parties auxquelles on donne le nom de pétales. La corolle, d’une seule pièce, peut porter aussi le nom de pétale.

4°. L’étamine qui comprend deux parties, le filet & l’anthère ; le filet, espèce de support très-délicat, soutient le sommet de l’étamine, qui n’est autre chose qu’une petite bourse ou capsule, dans laquelle sont renfermés les grains de la poussière fécondante. Cette bourse se nomme anthère. C’est la partie mâle de la plante,