Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

verture L, (Fig. 2) par laquelle passe l’air chaud du fourneau. »

» KM, plan incliné d’en-haut, qui remplit les tuyaux du grain qui coule de la trémie V : dd & ee, corbeaux de fer, qui soutiennent l’assemblage des tuyaux. »

» Figure 2 de la même planche, coupe de l’étuve, suivant la ligne ZZ de la planche précédente (Fig. 2) ; Z, gouttière de décharge ; S, le coulisseau, qui se lève quand on veut faire sortir le grain des tuyaux ; YY, planches du grenier qui est au-dessus de l’étuve ; X, cheminée ; x, registre ; LL, ouvertures pratiquées dans le support des tuyaux, pour laisser passer l’air chaud ; H, partie du corps du poêle ; R, tuyau vertical qui dirige la fumée vers la cheminée X ; Q, thermomètre suspendu par un cordon dans l’intérieur de l’étuve ; PP, tuyau vu par son grand côté ; il est fait de tôle piquée, comme une grille de rape : OO, liteaux de bois ou de fer, qui soutiennent la tôle. »

» Les murs de mon étuve, jusqu’à la naissance de la voûte, ont un pied d’épaisseur ; ils sont faits de moellons crépis en dehors & en dedans, avec un mortier de chaux & de sable ; la voûte est réduite à l’épaisseur d’une brique posée sur champ ; les encoignures extérieures, l’embrasure des portes, ainsi que la bouche du poêle, sont en pierres de taille. On a fait, vis-à-vis les coulisses qui ferment les gouttières, des arcades en briques, pour diminuer l’épaisseur du mur, qui est réduit à cet endroit à l’épaisseur d’une brique, afin que le grain qui s’amasse dans la coulisse, puisse participer de la chaleur de l’étuve : malgré cette attention, il reste en cet endroit une petite quantité de grains qui reçoit moins de chaleur que le reste. »

» Ce que je dis de la bâtisse du corps de mon étuve, ne doit point faire une règle. On peut en construire avec de la brique & des plâtras, & même avec du colombage & du torchis, dans les pays où la pierre peut manquer ; mais alors je voudrois, pour plus grande sureté, que le bâtiment où seroit établie l’étuve, fût tout-à-fait isolé, quoiqu’il n’ait rien à craindre du feu, sur-tout quand on se sert de réchauds & de charbon. »

» À l’égard des tuyaux, les deux faces étroites peuvent être faites de planches ; mais les deux grands côtés doivent être de tôle mince, piquée comme des grilles de rape. »

M. Duhamel publia en 1768 son Traité de la conservation des grains, & en particulier du froment, dans lequel il décrivit le plan des premières étuves qu’il avoit imaginées & construites. On forma aussitôt des objections ; M. Duhamel les discuta dans le supplément au premier ouvrage, & il s’explique ainsi :

I. L’opération d’étuver cause bien du travail. Il répond, « cette opération est très-simple ; elle se réduit à jeter le grain dans une trémie ; il s’arrange de lui-même dans l’étuve, & d’une manière convenable. Après y avoir entretenu le feu pendant sept à huit heures, on n’a plus qu’à retirer le grain, en ouvrant des coulisses, par lesquelles il s’écoule dans des sacs ; on le crible ensuite, & on en remplit les greniers. Comparez cette opération, faite une fois pour toujours, avec le travail continuel qu’exige la méthode ordinaire de conserver les grains, qu’on ne garantit pas des