Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/213

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provient, attendu que dans ces endroits on brûle du charbon de terre pour le service des fours à chaux & des verreries. Je crois que dans un village où le vin a une valeur réelle, soit par sa qualité, soit par son haut prix relativement à la consommation, on peut empêcher les entrepreneurs de construire des fours, verreries, &c. ou du moins, les forcer à les établir sur des emplacemens d’où la fumée ne puisse pas nuire & infecter les productions du voisinage ; sans quoi de pareils établissemens attaqueroient directement les propriétés. Le problème se réduit à ceci : Vaut-il mieux sacrifier l’entreprise d’un particulier, que tous les biens d’une communauté ?


Fumée. (Animaux pris de la) Médecine vétérinaire. Lorsque, par l’imprudence d’un beuvier ou d’un berger, le feu vient à prendre dans une étable où se trouvent rassemblés des bœufs & des moutons, ces animaux sont tout-à-coup suffoqués par la fumée, si elle est abondante, tandis qu’ils ne sont attaqués que d’une toux violente, lorsqu’elle est peu considérable. La fumée étant un composé d’eau, d’acide, d’huile, &c. on doit bien comprendre qu’en entrant dans la trachée-artère, elle irrite & picote la membrane interne des bronches, en rétrécit les parois, prend la place de l’air, comprime les vaisseaux sanguins, & occasionne la mort.

Les animaux pris de la fumée ne périssent donc que par le défaut de l’air, & par la pléthore ou l’engorgement des vaisseaux pulmonaires ; ils jettent ordinairement le sang par le nez.

Il est urgent de remédier à la toux de ceux qui ne sont pas suffoqués, par la saignée à la veine jugulaire, si c’est un cheval ou un bœuf, & aux veines de la mâchoire, si c’est un mouton, & de répéter même la saignée ; après quoi on donne à l’animal des lavemens émolliens, & on lui fait des fumigations de même nature. (Voyez Fumigation) M. T.


FUMETERRE. (Voyez Pl. 8 du tome IV, pag. 638) M. Tournefort la place dans la première section de la onzième classe, qui comprend les herbes à fleurs de plusieurs pièces, irrégulières, & de figure singulière, dont le pistil devient un fruit d’une seule loge, & il la nomme Fumaria officinarum. M. von-Linné lui conserve la même dénomination, & la classe dans la diadelphie hexandrie.

Fleur, papilionnacée, purpurine, verte au sommet ; B représente la lèvre supérieure ; C, la fleur grossie laissant voir les étamines au nombre de six, avec le pistil ; D, l’espèce de tunique qui enveloppe les parties de la génération.

Fruit E, silicule membraneuse qui succède à la fleur, & renferme une graine sphérique F.

Feuilles, portées par d’assez longs pétioles, ailées, terminées par une impaire ; les folioles sont également ailées, & plusieurs fois découpées, leurs découpures obtuses.

Racine A, menue, peu fibreuse, perpendiculaire, blanchâtre.

Port. Tige creuse, lisse, avec plusieurs rameaux anguleux, opposés aux feuilles, ainsi que les fleurs qui naissent en grappes ; les feuilles sont placées alternativement sur les tiges.