Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/483

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semences. Son suc sert à déterger & à dessécher les vieux ulcères. La plante légèrement pilée & macérée dans l’huile d’olive, (non forte ni rance) donne, dit-on, un baume excellent pour les blessures. Quant à moi, je n’aime point l’application des corps graisseux ou huileux sur la peau ou sur les plaies : dans le premier cas, elle bouche les pores & s’oppose à la transpiration insensible de la partie ; & dans le second, la chaleur, l’inflammation de la plaie font rancir l’huile, & dans cet état, il devient caustique & augmente l’inflammation de la plaie. (Voy. le mot Baume, Cataplasme, Onguent). Les feuilles de cette plante s’appliquent aux mêmes usages que celles du cresson de fontaine. (Voyez ce mot).


Herbe de St. Etienne. (Voyez Circée).


Herbe de St. Jean. (Voyez Armoise).


Herbe du Siège. (Voyez Scrofulaire),


Herbe aux Teigneux. (Voyez Pétasites).


Herbe aux Verrues. (Voyez Héliotrope).


Herbe aux Vipères. (Voyez Vipérine).


Herbe aux Vers. (Voyez Tanaisie).


HERBIER, HERBORISATION, Botanique. Étudier le règne végétal, au milieu des campagnes, dans les plaines fertiles, au sein des forêts, ou sur la pointe des rochers ; suivre les plantes tandis qu’elles jouissent de la vie & qu’elles peuvent offrir à nos yeux curieux les phénomènes étonnans qui se succèdent depuis le moment de leur germination, jusqu’à l’instant de la maturité du fruit, c’est certainement le moyen le plus sûr de les bien connoître ; mais elles n’ont qu’une saison ; mais elles croissent dans diverses contrées éloignées ; elles végètent sur des sols & sous des climats différens ; leur nombre infini s’oppose même à leur parfaite connoissance. La prodigalité de la nature est une espèce d’obstacle à la jouissance complette de tous ses trésors ! en vain l’homme emploieroit-il tout le cours de sa vie à parcourir la surface immense de la terre, & à étudier les individus qu’il rencontrera à chaque pas, le terme de ses voyages est limité : trente à quarante ans de courses ne feront passer sous ses yeux qu’un certain nombre de plantes ; heureux, si une santé vigoureuse, animée par un esprit actif, lui permet d’affronter & de surmonter les fatigues, les peines, les obstacles de toute espèce qui renaissent à chaque instant ! heureux encore, si une mémoire facile, sure & fidelle, conserve longtemps les traits caractéristiques de chaque individu de ce peuple immense ! De retour, il pourra retrouver dans sa tête la suite des connoissances qu’il aura acquises ; il jouira de ces nouvelles richesses ; mais il jouira seul, & le fruit de son travail sera perdu en partie, parce qu’il ne pourra qu’indiquer tout ce qu’il aura vu. Pour un hpmme à qui la nature a prodigué