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très-recommandée ; maïs elle peut être dangereuse lorsqu’il y a inflammation ; son usage ne peut avoir lieu, que lorsqu’il s’agit de redonner au rectum, & au sphincter de l’anus, le mouvement péristaltique ; & par-là déterminer l’expulsion des matières fécales.

Hippocrate veut que dans le volvulus, on fasse pénétrer du lait dans le tuyau intestinal, par le moyen d’un soufflet de boucher ; mais il veut aussi qu’on fasse précéder les saignées : on a proposé de faire avaler du mercure en grande quantité, & des balles de plomb. Cette méthode pourroit être très-dangereuse, pour peu qu’il y eût disposition à la gangrène. Merly propose de donner du mercure avec la conserve de casse, dans des cas extrêmes..

Il ne faut pas toujours supposer une invagination pour expliquer le vomissement qui a lieu dans la passion iliaque ; il est plus naturel de penser qu’il y a une espèce de succession, un changement mobile, successif, qui se répète dans tout le canal intestinal, & produit ce symptôme.

Les bains froids des jambes, en faisant monter l’eau successivement jusqu’au genoux, ont eu des effets heureux, en procurant une détente avantageuse, par la sympathie qu’ont les extrémités avec le bas ventre. Young appliqua de l’eau froide sur le bas-ventre d’une femme grosse à terme qui avoit un miséréré, il se fit une révolution qui procura heureusement la sortie de l’enfant.

Les vermifuges, tels que les huileux, la thériaque, les yeux d’écrevisse, & le corail rouge préparés, seront employés lorsqu’il y aura quelques signes de la présence des vers dans l’estomac, & dans le tube intestinal.

Les boissons adoucissantes, comme l’eau de poulet nitrée, le petit lait, donné à grandes doses, seront très appropriées, lorsqu’on voudra combattre l’inflammation générale des viscères du bas-ventre ; mais les saignées qu’on répétera plus ou moins, produiront encore des effets plus salutaires.

La nourriture des malades sera très-légère ; on les nourrira avec des crêmes de riz à l’eau légèrement acidulée ; le bouillon qu’on leur donnera sera coupé avec une partie d’eau commune, pour qu’il soit plus léger & qu’il échauffe moins.

On ne doit pas négliger certains topiques, qui peuvent produire les plus grands biens ; on a retiré de grands effets d’un liniment fait avec la graisse & le camphre, & des cataplasmes préparés avec l’huile de menthe & la thériaque. M. AMI.


IMMOBILITÉ, Médecine Vétérinaire. Cette maladie est assez rare dans les animaux. Le cheval atteint d’immobilité ne recule que très-difficilement ; si en le faisant avancer on l’arrête tout-à-coup, il reste dans la place où on le met, ses jambes se croisent sous lui ou en avant, & il conserve la même position lorsqu’on lui lève la tête. On voit bien que cette maladie a quelque ressemblance avec celle, qu’en médecine humaine, on appelle catalepsie. (Voyez Catalepsie).

Nous n’avons observé qu’une fois cette maladie, sur la route de Lodève à Montpellier, dans une mule attelée à une charrette, & saisie d’effroi, par