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on aura trouve moyen de la fixer pendant quelques jours ; quand on se sera assuré avec de bons hygromètres, (Voyez Hygromètre), que l’air intérieur du couvoir est plutôt au-dessous qu’au-dessus du degré de la poule couvante ; enfin, quand l’usage aura fait connoître la portée du fourneau, la manière de le conduire & la quantité de bois qu’on y doit consumer, on placera les œufs sur les tablettes qu’on aura garnies auparavant d’un lit très-mince de paille froissée dans les mains. Cette paille n’est employée que pour empêcher les œufs de rouler trop facilement.

On conçoit que les œufs doivent être choisis avec soin, puisqu’il ne peut rien provenir d’œufs non-fécondés, ou d’une mauvaise qualité. On ne mettra qu’un lit d’œufs par tablette, & on ne les serrera pas assez, pour qu’on ne puisse les rouler aisément, en passant la main par dessus.

Comme cette première opération de disposer les œufs sur les tablettes, demande un peu de temps, pour la rendre plus commode, on ouvrira entièrement, tant qu’elle durera, les fenêtres, la porte & les trous latéraux du couvoir.

Lorsque les œufs seront placés, on fermera tout, afin de leur faire prendre plus vite la chaleur requise, qu’on aura soin de leur conserver pendant tout le temps de la couvée.

Les opérations de chaque jour se réduisent à ce qui suit.

1°. On met du bois au fourneau trois ou quatre fois dans la journée, plus ou moins, selon la saison & le besoin.

2°. On visite au moins autant de fois les thermomètres & les hygromètres, pour s’assurer des degrés de la chaleur & de l’humidité qui règnent sur les tablettes, pour ouvrir ou fermer les différentes ouvertures du couvoir, s’il est à propos ; pour juger enfin s’il est convenable de pousser, de ralentir ou de soutenir le feu du fourneau.

3°. À chacune de ces visites, on retourne une partie des œufs, en faisant glisser légèrement la main par dessus et en les roulant en différens sens. On s’arrange de manière que tous soient retournés au moins deux fois par jour. Cette opération communique à l’embryon un mouvement qu’on peut croire lui-même être utile, & qui du moins ne peut lui nuire.

4°. On a soin, en retournant les œufs, de retirer ceux qui seroient gâtés.

Quoiqu’il y ait assez de jour, quand le couvoir est placé dans une chambre bien éclairée, pour juger des degrés du thermomètre, & pour exécuter les autres procédés dont nous avons parlé jusqu’ici ; on réservera celui dont il s’agit actuellement, pour les visites qu’on fera à la lumière dans le couvoir.

5°. On ouvrira successivement, au moins deux fois par jour, pendant trois ou quatre minutes, chacun des quatre trous latéraux correspondans entre deux tablettes. On pourra même, une ou deux fois par jour, ouvrir entièrement, pour un instant, les portes & les fenêtres du couvoir, afin d’y mieux renouveler l’air.

6°. Une autre opération de tous les jours, c’est de visiter, trois ou quatre fois, & plus souvent, s’il est nécessaire, le thermomètre plongé dans la colonne. Ce thermomètre doit toujours être, avec ceux de l’intérieur du couvoir, dans un certain rapport qui varie se-