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arrête la fougue & le mouvement précipité du iang.

Quant au régime qui convient dans le temps de l’inflammation, il doit être sévère. On doit donner peu de nourriture dans le principe, & dans l’augmentation de la maladie. Elle aggrave considérablement la fluxion inflammatoire. Galien veut qu’on nourrisse moins dans l’état & dans le principe, parce que la nature qui est occupée à la résolution de la maladie, est distraite par le travail de la digestion, qui influe sur la coction qu’elle veut opérer.

Il n’en est pas de même dans les inflammations qui surviennent aux fractures. Il faut nourrir dans l’état, afin de fournir à la matière du calus, ainsi que dans les petites plaies externes, dans lesquelles le travail de la digestion ne dérange point ou très-peu celui de la cicatrice.

Lorsque le mode inflammatoire a perdu de son intensité, & de son activité, ce qu’on connoît par la diminution de la fièvre & des autres symptômes ; si les premières voies sont embarrassées, & si les malades ont des nausées & de fréquentes envies de vomir, on peut, sans aucune crainte de nuire, donner l’émétique à une dose très-modérée : ce remède est alors très-efficace, & abrège de beaucoup la maladie ; il agit, non-seulement comme évacuant, mais encore comme révulsif du mode inflammatoire.

Les purgatifs sont aussi très-utiles, mais ils n’ont pas l’effet révulsif des émétiques, en ce qu’ils ne secouent pas autant, & que leur opération est lente, qu’ils échauffent. On peut aussi purger, quoique les urines ne soient pas ce qu’on appelle bien cuites ; lorsque la congestion des sucs dépravés est dominante par rapport à l’inflammation.

Lorsque la fluxion est arrêtée, & parvenue à son dernier degré, l’indication principale est la résolution de l’obstruction. On conseille pour cet effet des résolutifs tels que les mixtures salines, de spiritus mendereri, & dans tous les temps de l’inflammation où il y a fluxion & obstruction, il faut toujours employer à la fois des résolutifs & des révulsifs. Mais il faut avoir soin que les révulsifs dominent dans le principe, & les résolutifs dans le déclin.

Dans l’inflammation de cause externe, produite par des fractures, des coups, des contusions & des meurtrissures, il faut user des remèdes émolliens & relâchans, desquels on n’a pas tant à craindre d’exciter la fluxion ; s’il y a plénitude de sang chez le malade, on pratiquera la saignée avant de faire usage des émolliens & des corps gras. Enfin, on doit agir conformément au travail de la nature, & à la tournure que prend l’inflammation. Si elle se termine par la suppuration, on emploiera les remèdes & les suppuratifs nécessaires & convenables dans pareils cas. (Voyez Plaie). Si elle dégénère en induration, on emploiera une méthode de traitement, (qu’on pourra néanmoins modifier) analogue à celle du squirre ; (voyez Squirre) ; enfin, si elle se termine par la gangrène, on la combattra par les remèdes antiseptiques usités en pareil cas. (Voyez Gangrène). M. AMI.

Inflammation. Médecine Vétérinaire. C’est une chaleur contre